20200710 190159
Le cortège du collectif Collages féminicides de Paris s'est particulièrement fait remarquer. Les militantes presque toutes vêtues de noir se sont alignées pour bien porter leurs messages écrits sur leurs pancartes ou criés et chantés.

Violences sexuelles : les plaintes bon­dissent de 33% en 2021

En France en 2021, les plaintes pour vio­lences sexuelles, sur des faits sou­vent anciens, ont aug­men­té de 33%, selon les pre­mières don­nées du ser­vice sta­tis­tique du minis­tère de l'Intérieure sur l'insécurité et la délin­quance publiées ce jeudi. 

Il s'agit d'une « pre­mière pho­to­gra­phie », mais ces chiffres sont déjà inquié­tants. En France, les plaintes pour vio­lences sexuelles ont connu une aug­men­ta­tion de 33% en 2021 par rap­port à 2020, selon les pre­mières don­nées du ser­vice sta­tis­tique du minis­tère de l'Intérieur sur l'insécurité et la délin­quance, publiées ce jeu­di. En 2020, la hausse des plaintes concer­nant ces actes était de seule­ment 3% et en 2019 de 12%. 

Par ailleurs, concer­nant les vio­lences sexuelles, la part de faits anciens aug­mente, notam­ment pour les mineur·es vic­times. La pro­por­tion de vio­lences sexuelles com­mises plus de 5 ans avant leur enre­gis­tre­ment est, en effet, pas­sée de 12 % en 2018, à 15 % en 2020, et 19 % en 2021.

Depuis le début du quin­quen­nat, le nombre de per­sonnes se décla­rant vic­times de vio­lences sexuelles a aug­men­té de 82%, indique, dans un com­mu­ni­qué, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Une ten­dance qui s'inscrit, selon lui, « dans le contexte de la libé­ra­tion de la parole et de la meilleure prise en consi­dé­ra­tion de ce sujet par les forces de l'ordre, prio­ri­té du Gouvernement depuis le début du quin­quen­nat ».

Darmanin estime que les vic­times de vio­lences conju­gales déclarent plainte "sys­té­ma­ti­que­ment"

Mardi, sur France Inter, Gérald Darmanin attri­buait déjà l'augmentation des vio­lences faites aux per­sonnes aux « libé­ra­tions de la parole » : « Les femmes qui désor­mais sont atteintes psy­cho­lo­gi­que­ment ou phy­si­que­ment par leur conjoint déposent plainte sys­té­ma­ti­que­ment. Il n'y a plus de mains cou­rantes, affirmait-​il. Systématiquement il y a des gardes à vue – c'est ce que nous deman­dons avec le garde des Sceaux – sys­té­ma­ti­que­ment il y a des pour­suites judi­ciaires. »

Avant d'ajouter, un peu après : « Dans l'année 2021, par­mi les plaintes, il y a une par­tie non négli­geable de per­sonnes qui ont connu des vio­lences sexuelles il y a plu­sieurs années. […] Aujourd'hui, grâce notam­ment à Marlène Schiappa et au tra­vail qu'elle a fait, de la libé­ra­tion de la parole, les gens viennent dépo­ser plainte en 2021 ou 2022 pour des faits qui remontent à deux-​trois ans. Donc évi­dem­ment, il y a aus­si un effet [de rat­tra­page, ndlr] sta­tis­tique. »

Des pro­pos qui ont été lar­ge­ment cri­ti­qués sur les réseaux sociaux. Comme le rap­pelle la jour­na­liste Salomé Saqué sur Twitter, « il est de toute façon impos­sible d'affirmer que TOUTES les femmes vic­times de vio­lences conju­gales portent plainte ». Selon des cal­culs de L'Obs, à peine plus d’une femme sur deux porte plainte en moyenne chaque année pour des faits de vio­lences au sein du couple. Depuis plu­sieurs années, l'accueil dans les com­mis­sa­riats est, par ailleurs, cri­ti­qué par de nom­breuses plai­gnantes, comme le montre l'essor du hash­tag #DoublePeine. Ou un rap­port de Nous Toutes de 2021, mon­trant que par­mi les 3496 témoi­gnages recueillis, 66% fai­saient état d'une mau­vaise prise en charge par les forces de l'ordre au moment du dépôt de plainte. 

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