Aides, l'association de lutte contre le VIH, s'inquiète de la forte progression des cas de variole du singe en France. Dans un communiqué, elle demande à intégrer les professionnel·les libéraux·ales volontaires au dispositif de vaccination et lancer une campagne « coup de poing » sur deux semaines.
« L'heure est à l'urgence. » Face à l'explosion des cas de variole du singe en France, Aides tire la sonnette d'alarme. Au 21 juillet, 1567 personnes ont été contaminées par ce virus, cousin éloigné de la variole humaine qui se traduit par des éruptions cutanées, selon Santé publique France. Un chiffre qui a fortement progressé en moins d'un mois : le 21 juin, 277 cas étaient répertoriés dans l'Hexagone. Si la vaccination a été élargie le 11 juillet dernier au public le plus touché, notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans multipartenaires, l'association de lutte contre le VIH/Sida déplore, dans un communiqué diffusé jeudi, « le manque d’adaptation de l’Etat au contexte ».
Car, depuis cette date, de nombreuses personnes souhaitant se faire vacciner ont fait état, sur les réseaux sociaux, de difficultés pour obtenir un rendez-vous et d'importants délais pour recevoir une injection. Jusqu'à ce jeudi, peu d'informations avaient par ailleurs été données concernant les stocks de vaccin, car classées défense. La Direction générale de la santé (DGS) a finalement indiqué à franceinfo que 30 000 doses ont « d'ores et déjà été déstockées des stocks stratégiques », et que « plus de 20 000 sont déjà sur le terrain ». Le déstockage des doses doit se poursuivre dans les prochaines semaines « autant que nécessaire et de manière ajustée aux demandes remontées du terrain par les ARS ».
Or, face à l'épidémie qui progresse, et avec ces problèmes logistiques, Aides affirme que la réponse « doit être immédiate afin que les personnes éligibles et volontaires puissent bénéficier d’un schéma vaccinal complet avant la fin de l’été ».
Mobiliser la médecine libérale
L'association appelle donc à une vaccination « coup de poing » qui s'étalera sur les deux semaines à venir. Elle affirme qu'il est nécessaire, face « au manque de moyens humains et matériels de l’hôpital public » et aux « départs en vacances » de mobiliser les profesionnel·les de santé libéraux·ales volontaires et en particulier « celles et ceux implanté·es sur les lieux de villégiature et dans les territoires ruraux ». Aides demande également que les doses de vaccin soient mises à disposition des pharmacies.
« La mobilisation des professionnels·les de santé libéraux permettra ainsi aux structures du service public de mieux prendre en charge les publics les plus précaires et les plus éloignés du soin, notamment les personnes étrangères sans carte vitale, ainsi que de mieux répondre aux besoins des personnes malades », explique l'association.
Dans son dernier avis datant du 7 juillet, la Haute autorité de santé (HAS) estimait à 250 000 la population d'hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) multipartenaires au cours des 6 derniers mois. Aides dénombre, auprès de têtu·, entre 100 000 et 200 000 personnes qui devraient pouvoir bénéficier du vaccin. Et réclame donc désormais 300 000 doses, afin de protéger l'ensemble des publics concernés par ce virus. En attendant, l'association a mis en place un groupe d'information et d'entraide sur la messagerie Telegram. Le gouvernement a également lancé une plateforme téléphonique dédiée, au 0801 90 80 69.