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©Eddie Junior

Vers une recon­nais­sance du terme « parange » pour les parents ayant per­du un enfant ?

La vice-​présidente du groupe France Insoumise à l’Assemblée natio­nale, Mathilde Panot, a annon­cé ce 11 février le dépôt d’une pro­po­si­tion de réso­lu­tion pour faire recon­naitre le terme « parange » pour les parents ayant per­du un·e enfant. Une recon­nais­sance deman­dée depuis des années par les asso­cia­tions de parents endeuillé·es. 

À la mort de ses parents, on devient orphelin·e. À la mort de sa moi­tié amou­reuse, on devient veuf·ve. Mais aucun mot n’existe dans le dic­tion­naire lorsqu’on perd un·e enfant. Pour com­bler ce vide séman­tique, des femmes et des hommes se battent depuis plu­sieurs années pour être reconnu·es en deman­dant la créa­tion d’un mot pour les nom­mer. « Parange », né de la contrac­tion avec « ange », est le mot qu’elles et ils ont choi­si. Un parange serait donc un parent dont l’enfant est décédé·e pen­dant la gros­sesse, après la mater­ni­té ou même, bien long­temps après. Si elles et ils se heurtent pour le moment au refus de l’Académie fran­çaise, le terme parange pour­rait bien­tôt faire son appa­ri­tion dans le dic­tion­naire. En effet, Mathilde Panot, vice-​présidente du groupe par­le­men­taire La France Insoumise a annon­cé ce 11 février lors d’une confé­rence de presse le dépôt d’une pro­po­si­tion de réso­lu­tion visant à la recon­nais­sance du mot devant l’Assemblée natio­nale. Un acte qui per­met­tra au par­le­ment de popu­la­ri­ser l'emploi du terme et de garan­tir sa recon­nais­sance par l'Académie fran­çaise et l'administration publique. 

Pour ce faire, la dépu­tée s’est entou­rée de trois parents endeuillé·es, présent·es lors de la confé­rence de presse ce jeu­di. Lili* a per­du son fils ainé de 43 ans. Nadia Bergougnoux a per­du son bébé décé­dé à 6 mois et demi de gros­sesse. Philippe Ladougne a per­du son fils de 13 ans. Il et elles témoignent d’une double peine. À la dou­leur d’avoir per­du un·e enfant, s’ajoute une non-​reconnaissance de leur sta­tut. « Pour nous, il n’y a pas de mot », déplore Lili. Une absence qui s’explique selon elle par le tabou entou­rant le décès d’un enfant. « Ce n’est pas dans l’ordre des choses de notre vie. » Avec cette pro­po­si­tion, ces parents espèrent une « véri­table prise de conscience col­lec­tive »« Cela ne fera pas reve­nir nos enfants mais c’est impor­tant de mettre un mot sur ce qu’on vit, exprime Philippe Ladougne. La socié­té doit pou­voir appo­ser un mot sur cette dou­leur. » Une péti­tion sur change.org avait d’ailleurs été lan­cée il y a cinq ans par Nadia Bergougnoux. Elle a recueilli plus de 60 000 signatures. 

Mathilde Panot sou­haite désor­mais deman­der au pré­sident de l’Assemblée natio­nale, Richard Ferrand, l’inscription de cette réso­lu­tion à l’ordre du jour pour la faire adop­ter offi­ciel­le­ment. À noter qu’au moins un·e député·e de chaque groupe par­le­men­taire a signé la proposition. 

Lire aus­si l Deuil péri­na­tal : l’entraide des parents iso­lés face au traumatisme

  • * Le pré­nom a été modifié 
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