Jeudi, la chambre haute du parlement a approuvé à l'unanimité la proposition de loi votée en mars à l'Assemblée, visant notamment à créer un arrêt maladie rémunéré sans jour de carence ainsi qu'à proposer un suivi psychologique pour les couples confrontés à une fausse couche.
« Les droits des femmes progressent, notre société aussi. Je m’en réjouis. » C'est avec ces mots que la ministre à l'Egalité Isabelle Lonvis-Rome a salué sur Twitter le vote à l'unanimité, jeudi 4 mai, de la proposition de loi pour améliorer la prise en charge des couples confrontés à une fausse couche par le Sénat. Porté par la députée de la majorité Sandrine Josso, le texte avait été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale dans la nuit du 8 au 9 mars, là encore à l'unanimité.
Cette proposition de loi vise notamment à créer un arrêt maladie rémunéré de trois jours sans jour de carence pour la femme qui voit sa grossesse interrompue. Le rapporteur du texte au Sénat, Martin Levrier (RDPI), a d'ailleurs élargi cet arrêt maladie aux professions indépendantes ainsi qu'aux travailleuses non-salariées agricoles, rapporte Le Parisien.
Le deuxième volet du texte concerne la création, pour septembre 2024, d'un « parcours fausse couche qui associe des professionnels médicaux et psychologues hospitaliers et libéraux », afin que les femmes et leurs partenaires soient informé·es et orienté·es de manière systématique. Mesure phare : chaque couple confronté à une interruption spontanée de grossesse se verra proposer un accompagnement psychologique par le·la médecin ou le·la sage-femme suivant la patiente.
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La proposition de loi permet aussi aux sages-femmes, et plus seulement aux médecins, d’adresser directement leurs patientes ayant subi une fausse couche et leurs partenaires à un psychologue agréé dans le cadre de Mon Parcours Psy. Problème : seuls 2·200 psychologues, sur les 70 000 recensé·es dans le pays, ont accepté de rejoindre le dispositif lancé il y a un an et proposant huit séances d'une demi heure prises en charge par l'Assurance maladie. Lors du vote de la proposition de loi à l'Assemblée, le collectif Manifeste Psy, opposé à Mon Parcours Psy, avait annoncé poursuivre son boycott du dispositif.
Selon les estimations, chaque année en France, 200.000 femmes subissent une interruption spontanée de grossesse. La proposition de loi doit désormais être étudiée par une commission mixte paritaire pour aboutir à une version commune entre les député·es et les sénateur·rices.
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