En cette deuxième journée de mobilisation générale contre le projet de réforme des retraites, à Angoulême, entre 8 et 13 mille personnes ont défilé mardi 31 janvier entre le devant de la gare et l'Hôtel de ville pour réclamer « la retraite à 60 ans ». Rencontres.

Phillipe Bouty, 55 ans, président du Conseil départemental de la Charente (divers gauche) :
« Je suis ici pour faire face à ce gouvernement de casse sociale et cette loi injuste qu'est la retraite à 64 ans. Mais je suis aussi ici parce que, bien avant nous, il y a des gens qui se sont bougés et qui se sont battus pour avoir une retraite à un âge décent. Je crois que la mobilisation d'aujourd'hui, comme la mobilisation d'il y a bientôt 15 jours, prouve que les Françaises et les Français ont un message à envoyer au gouvernement. 64 % d'entre eux se sentent concernés par cette réforme de retraite. Cette loi est injuste, elle pénalise particulièrement les femmes, mais aussi les gens qui subissent de la pénibilité au travail. Je pense aux métiers du bâtiment notamment et aux métiers d'aide à la personne. Et là oui, il y a bon nombre de femmes qui sont touchées. Je vous le dis, cette réforme est injuste. Dans l'histoire, les mouvements sociaux ont fait bouger les choses, donc, moi, je ne désespère pas. »

Remy, 35 ans, vendeur et Perrine, 26 ans, auto-entrepreneuse.
Remy :
« Je suis là pour exprimer mon mécontentement, qui va au-delà des retraites. J'ai fait barrage aux élections parce qu'il le fallait, mais maintenant qu'ils font ce qu’ils veulent, leur manière de gouverner ne me correspond plus. J’ai entendu qu'Elisabeth Borne avait dit que l’âge de départ à 64 n'était plus négociable, et c'est pour ça aussi que je suis là aujourd'hui. La seule réponse qu'ils ont à chaque fois, c'est "vous devez travailler plus", comme si on ne travaillait déjà pas assez. Ou alors la fameuse "oui, mais regardez ailleurs". Et puis, il y a ce ministre [Franck Riester, ministre des Relations avec le Parlement, ndlr] qui a reconnu que le recul de l’âge de départ pénalisait particulièrement les femmes, mais on fait comme si ce n’était pas grave. Il y a des combats au-delà de la retraite qui sont à mener aujourd'hui pour le gouvernement, comme en effet l'égalité hommes-femmes. Il faudrait déjà régler ça avant de nous dire de travailler plus. Je pense que c’est important de montrer une mobilisation forte, comme on voit ici à Angoulême, on sent vraiment que les[…]