Christiane Taubira ne se présentera finalement pas à la prochaine élection présidentielle, faute de parrainages, a‑t-elle annoncé lors d'une conférence de presse ce mercredi.
Une campagne surprise, qui se finit par un retrait surprise. Après avoir remporté la primaire populaire le 31 janvier dernier, Christiane Taubira a annoncé ce mercredi qu'elle renonçait finalement à se présenter à la prochaine élection présidentielle, faute de parrainages suffisants.
« Je m’adresse à vous pour mettre un terme à un inutile suspens, a‑t-elle déclarée lors d'une conférence de presse. Malgré la très forte mobilisation, avec ténacité et enthousiasme, des bénévoles, de mon équipe de campagne, de quelques personnes de la Primaire populaire, de quelques élus qui ont fait le choix courageux d'écouter leur conscience plutôt que leur parti, malgré les promesses de nombreux élus qui ne se sont pas concrétisées, il est évident que nous ne réussirons pas à réunir les 500 parrainages exigés pour concourir à l’élection présidentielle. »
Cet empêchement est « la marque de forces politiques qui ont saisi cette collecte de parrainages pour exprimer leurs dernières forces, pour agir dans le dernier champs qui leur reste, malgré leur mission constitutionnelle de contribuer à l'expression des suffrages, a‑t-elle ajouté. Mais [ont préféré] agir pour rendre difficile cette candidature qui manifestement les bouscule. »
Une campagne jugée soudaine
Selon le dernier comptage du Conseil constitutionnel, l'ex-Garde des sceaux de François Hollande avait récolté 181 parrainages au 1er mars, un chiffre bien loin des 500 signatures demandées.
Depuis l'apparition de Christiane Taubira sur l'échiquier de la course présidentielle à la fin de l'année 2021 – elle soulignait alors ne pas vouloir être une candidate de plus -, à sa victoire il y a quelques semaines lors de la primaire populaire, cette figure de la gauche peinait à réunir autour d'elle une certaine ferveur, apparaissant en bas des intentions de votes lors de nombreux sondages. Elle essuyait également de nombreuses critiques sur son absence de programme ou sur une campagne jugée trop soudaine. Le Parti radical de gauche, le seul qui la soutenait, lui avait alors retiré son soutien.
En fin d’intervention, Christiane Taubira a souligné qu’elle annoncerait publiquement son vote pour le premier tour « dans les prochaines semaines ».