Celle qui entretenait le flou sur sa candidature depuis quelques semaines vient d’annoncer, ce 17 décembre, son intention de prendre part à la campagne présidentielle, espérant ainsi rassembler et sauver la gauche.
Sa prise de parole était très attendue par ses soutiens. À deux mois de la clôture du dépôt des candidatures, Christiane Taubira vient de prendre position dans la course à la présidentielle. Dans une courte vidéo diffusée sur son compte Twitter, ce 17 décembre, l’ancienne garde des Sceaux de François Hollande – qui s’était déjà présentée en 2002 – annonce qu'elle « envisage d’être candidate à l’élection présidentielle de la République française ».
Dans le long entretien qu’elle nous consacrait en mai dernier, l’ancienne ministre de la Justice avait pourtant été claire : pas de référence à 2022. Elle entretenait depuis le doute sur une éventuelle candidature. Après avoir longuement hésité, voilà donc que Christiane Taubira se lance à quatre mois du premier tour avec le désir ardent d’unifier et de sauver la gauche, actuellement morcelée, divisée et basse dans les intentions de vote des sondages.
67% de bonnes opinions à gauche
D’après un récent sondage Odoxa pour L’Obs, Christiane Taubira bénéficie de 67% de bonnes opinions à gauche devant l’écologiste Yannick Jadot (61%), l’insoumis Jean-Luc Mélenchon (54%) et la socialiste Anne Hidalgo (51%). « Je ne serais pas une candidate de plus, je mettrais toutes mes forces dans les dernières chances de l’union », a‑t-elle affirmé ce vendredi. Alors que Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon ont décliné pour l’heure l’invitation d’Anne Hidalgo à une primaire de la gauche, l’annonce de Christiane Taubira pourrait donc rebattre les cartes.
Mais le chemin semble encore long pour unifier la gauche. Dans la foulée de l’annonce de Christiane Taubira, Anne Hidalgo a proposé l’organisation d’un débat télévisé et d’un vote entre les candidats de gauche, tandis que Yannick Jadot a de nouveau fermé la porte à une tentative d’union de la gauche. « J’en ai un peu assez de ces candidatures qui potentiellement s’ajoutent les unes aux autres. Si le Parti socialiste veut organiser sa primaire, libre à lui. […] C’est leur sujet, ce n’est plus le mien », a tranché le candidat EE-LV dans une conférence de presse ce 17 décembre.
Rendez-vous mi-janvier
« Il y a des candidatures de grande valeur, pour lesquelles j’ai de l’estime, a ajouté Christiane Taubira dans sa vidéo. Mais je constate l’impasse. J’ai toujours dit que je prendrais mes responsabilités. » Pour éclaircir les conditions de sa candidature, la femme politique de 69 ans a donné rendez-vous aux Français·es à la mi-janvier.
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