Mise à jour du 09/02/2022 à 16h20 : le référé liberté déposé par les Hijabeuses n'a finalement pas abouti. Le collectif a donc annoncé mercredi après-midi reporter leur match de football, qui devait encore se tenir dans un lieu inconnu.
Le collectif de footballeuses musulmanes souhaitait se rassembler, ce mercredi après-midi, devant le palais Bourbon pour protester contre la possible interdiction du port du voile dans les compétitions sportives.
Pas de foot devant l'Assemblée nationale. Le collectif des Hijabeuses, créé en 2020 par des footballeuses musulmanes, comptait organiser ce mercredi une action devant l'Assemblée nationale, où une proposition de loi visant à démocratiser le sport en France est débattue. En cause, un amendement visant à interdire le port de signes religieux ostentatoires lors de compétitions sportives organisées par les fédérations et les associations.
Cette action, qui devait prendre la forme d'un match des Hijabeuses avec des allié·es et des élu·es et de prises de paroles sur le sujet, a été interdite par la préfecture de police de Paris, au motif de risques de troubles à l'ordre public. Selon son communiqué, « il est à craindre que cette manifestation n’attire, outre les personnes qui la soutiennent, des personnes hostiles à la cause défendue et susceptibles d’en découdre avec les premiers ».
La préfecture de police de Paris estime que la volonté des Hijabeuses de pouvoir porter le voile, qualifié de « voile islamique » par l'institution dirigée par Didier Lallement, fait « l’objet d’un débat vif et controversé entre partisans et opposants à cette demande, d’autant plus fortement exacerbé dans la période pré-électorale actuelle et dans le contexte international ».
Des arguments « scandaleux »
Sur Instagram, le collectif affirme que « les arguments avancés par le préfet sont scandaleux et ne reposent sur rien d'autre que des préjugés racistes et une confusion politique délibérément entretenue ». Les Hijabeuses ont annoncé avoir saisi le tribunal pour contester cette interdiction. Une audience devait avoir lieu ce mercredi matin.
Le 26 janvier dernier, les membres de ce syndicat avaient organisé une action similaire devant le Sénat. La proposition de loi visant à démocratiser le sport en France devait alors être discutée lors d'une commission mixte paritaire, le 31 janvier. Mais face à l'impossibilité pour les sept député·es et les sept sénateur·trices de trouver un accord, elle a été renvoyée ce mercredi à l'Assemblée nationale.
Les Hijabeuses promettent qu'elles joueront « quoi qu'il arrive sûrement ailleurs ». Le ballon devrait donc bien rebondir quelque part dans Paris cette après-midi.