girl in white dress holding white bear plush toy
© Vitolda Klein

Pédocriminalité : on fait quoi, docteur·e ?

Dans ses pré­co­ni­sa­tions, la Ciivise recom­mande de rendre le signa­le­ment des méde­cins en cas de sus­pi­cion de vio­lence sexuelle sur un·e mineur·e obli­ga­toire. Le Conseil natio­nal de l'ordre des méde­cins s'y oppose.

Faut-​il obli­ger les méde­cins à faire un signa­le­ment à la moindre sus­pi­cion de
vio­lence sexuelle sur un·e mineur·e ? Oui, pré­co­nise la Commission indé­pen­dante sur l’inceste et les vio­lences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), qui a ren­du ses pre­mières conclu­sions le 31 mars. Non, a réagi le Conseil natio­nal de l’ordre des méde­cins (Cnom), qui n’y est « pas favo­rable ». « Les méde­cins sont déjà tenus à une obli­ga­tion de pro­tec­tion. En cas de sus­pi­cion, ils peuvent donc faire une “infor­ma­tion pré­oc­cu­pante” [auprès des ser­vices sociaux, ndlr] ou, s’ils ont un gros doute, effec­tuer un signa­le­ment [auprès du pro­cu­reur de la République] », rap­pelle Marie-​Pierre Glaviano-​Ceccaldi, vice-​présidente du Cnom. Autrement dit, ils et elles en ont la pos­si­bi­li­té, mais pas l’obligation.

Problème, seuls 5 % des signa­le­ments pour mal­trai­tance des enfants émanent du sec­teur médi­cal. « Nous pou­vons faire mieux. Mais c’est l’accompagnement des méde­cins qui per­met­tra de lever les freins, pas l’obligation de signa­le­ment », estime Marie-​Pierre Glaviano-​Ceccaldi. Car toute la dif­fi­cul­té, c’est de pou­voir diag­nos­ti­quer de manière cer­taine ces vio­lences sexuelles, rare­ment consta­tables phy­si­que­ment. « Si le pro­fes­sion­nel se trompe, c’est une famille qui éclate, poursuit-​elle. Et l’autre risque, c’est que cette obli­ga­tion de signa­le­ment conduise les familles mal­trai­tantes à éloi­gner l’enfant des soins ou à faire du “noma­disme médi­cal”. C’est notre plus grande crainte. » La vice-​présidente du Cnom mise plu­tôt sur le déve­lop­pe­ment des com­mis­sions dépar­te­men­tales Vigilance-​Violences-​Sécurité,
créées au len­de­main du Grenelle contre les vio­lences conju­gales pour épau­ler les méde­cins confronté·es à de pos­sibles vio­lences intra­fa­mi­liales. « Nous nous sommes empa­rés, vrai­ment, de ces ques­tions. Et nous ne ferons pas marche arrière », assure-​t-​elle.

Lire aus­si l Inceste : la CIIVISE émet ses pre­mières pré­co­ni­sa­tions pour lut­ter contre les vio­lences sexuelles faites aux enfants

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.