Les victimes d'actes pédocriminels au sein des congrégations et instituts religieux catholiques vont bénéficier d'une réparation financière établie à partir d'un barème, dévoilé mercredi par la Commission Reconnaissance et Réparation (CRR).
Elle souhaite mettre en place une réparation « juste et objective ». La Commission Reconnaissance et Réparation (CRR), lancée à l'automne dernier afin d'apporter une écoute et une forme de justice aux victimes d'actes pédocriminels au sein des congrégations et instituts religieux catholiques, a dévoilé mercredi un barème de réparation, rapporte Le Monde.
Ce barème s’échelonne sur sept niveaux, allant de 5000 euros minimum à 60 000 euros. Pour chaque situation, l'évaluation de la réparation reposera sur deux éléments. Premièrement, la caractérisation des abus par l'un des membres de la Commission, afin de déterminer si la victime a subi des attouchements, des agressions, des viols… Deuxièmement, l'évaluation par la victime elle-même, sur une échelle de un à sept, des conséquences de ces violences dans les différents domaines de sa vie, intime, sociale et professionnelle, sur ses relations familiales, et dans sa vie spirituelle.
Un travail entre la victime et l'institut religieux permettra ensuite de « converger vers une somme qui paraît la plus juste possible » a affirmé au quotidien du soir l’ancien magistrat Antoine Garapon, président de la CRR, qui se pose en médiatrice.
300 personnes ont pris contact avec la CRR
Une autre structure, l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr), se charge des victimes de prêtres dans les lieux d'Église autres que les instituts et congrégations. Elle n'a pas encore présenté de cadre concernant leur indemnisation, mais il « s'inspire » de celui présenté par la CRR et partagera des « grands principes » similaires, a indiqué sa présidente Marie Derain de Vaucresson au Monde.
En ce qui concerne les réparations via le CRR, il incombera à chaque institut et congrégation religieuse mis en cause de les financer directement. L'Inirr aura recours au Fonds Selam, un fond de dotation créé par les évêques.
Environ 300 personnes ont pris contact avec la CRR pour le moment et 526 victimes ont saisi l'Inirr. Ces deux structures ont été créées après la publication, en octobre 2021, du rapport Sauvé, du nom de Jean-Marc Sauvé, président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase). Il estime à 216.000 le nombre de mineurs victimes d'abus sexuels de clercs ou religieux depuis 1950.