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Papa Attal et la can­di­date Hayer : sexisme en rase campagne

Paternalisme, manterrupting, condescendance... En s'inscrustant dans l'interview de Valérie Hayer, tête de liste Renaissance aux européennes, Gabriel Attal nous a offert un moment de sexisme aussi éclatant qu'affligeant.

Plus paternaliste, tu meurs. Après s’être invité le 1er juin au meeting de Valérie Hayer, Gabriel Attal s’est incrusté, hier, dans l’auditorium de Radio France, où la tête de liste Renaissance était interviewée en direct. “Bonjour, je suis désolé, je fais irruption sur la scène. J’étais en interview juste au-dessus”, a prétexté le Premier ministre, tout sourire, avant de claquer la bise à la candidate. Vraiment trop sympa, ce Gaby.

D’ailleurs, c’est en toute amitié qu’il est venu “manterrupter” sa collègue. “Je suis venu d’abord pour voir Valérie, on passe beaucoup de temps ensemble en ce moment”, a-t-il ajouté en riant, tout en lui donnant l’accolade. Une franche camaraderie, en somme. “Et puis surtout, je suis venu adresser un message, parce qu'on m’a dit qu’il y avait beaucoup de jeunes”, a-t-il enchaîné. Et Gabriel, les jeunes, c’est son rayon. “C’était très important pour moi de venir vous dire un petit mot, de venir encourager Valérie”, a poursuivi le Premier ministre. À croire que “Valérie” n’est pas fichue de s’adresser comme une grande à son public, elle qui porte pourtant la liste Renaissance aux élections européennes.

Un scrutin qui, manifestement, suscite des envolées lyriques – et des sueurs froides – chez Gabriel Attal. “Ce qui nous a permis de vivre libre et en démocratie depuis tout ce temps, c’est l’Union européenne. […] Agir efficacement pour le climat et pour la planète, ça ne peut passer que par l’Europe”, a-t-il lancé sur la scène de Radio France, faisant valoir une sensibilité écolo jusque-là bien (très bien) cachée. Et comme il n’avait pas l’air prêt de lâcher le mike, c’est une journaliste qui l’a finalement interrompu : “Il ne reste plus beaucoup de temps à Valérie Hayer du coup”, lui a-t-elle glissé. Avant de lui demander : “Vous êtes inquiet, Monsieur Attal ? C’est pour ça que vous ne la lâchez pas ?”

Il faut dire que la candidate ne réunit, pour l’heure, que 15 % d’intentions de vote – soit deux fois moins que le RN. Face à quoi les généraux de la Macronie – nos Dupond et Dupont de l’exécutif en tête – ont jugé utile de venir mettre leur grain de sel dans sa campagne. Sans sembler réaliser que si Hayer ne décolle pas dans les sondages… c’est peut-être en raison de leur politique, justement. Charge à elle, donc, d’essuyer les plâtres. Y compris ceux du mansplaining de Gabriel Attal. “C’est indigne [ces polémiques], je suis très fier de l’avoir à mes côtés”, a réagi la candidate ce matin, au micro de Sonia Devillers, sur France Inter. Où elle s’est agacée des réactions suscitées par l’incursion de la veille : “Mais je n’ai besoin de personne ! Est-ce qu’on peut me laisser parler, m’exprimer ?” On ne demande pas mieux.

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