La Cour de cassation a rejeté, mardi 16 janvier, le pourvoi de Valeurs actuelles et confirmé le caractère xénophobe d’un texte publié en 2020 au sujet de la députée “insoumise”.
L’affaire durait depuis 2020, quand Valeurs actuelles avait publié une fiction estivale mettant en scène la députée Danièle Obono en esclave dans l’Afrique du XVIIIe siècle. À l’époque, déjà, ce roman de l’été raciste, “Obono l’Africaine”, accompagné d’un dessin la représentant avec un collier de fer au cou avait suscité un tollé. L’hebdomadaire d’extrême droite s’était alors justifié sur son site, prétendant combattre le courant “indigéniste” incarné par la députée franco-gabonaise, élue LFI : “Notre texte n’est pas raciste”, indiquait la direction de la rédaction.
La justice a finalement clôt le dossier mardi 16 janvier, puisque la Cour de cassation a rendu un arrêt rejetant le pourvoi d’Erik Monjalous, directeur de la publication et de Laurent Jullien, rédacteur de l’article mis en cause. Ils ont été définitivement condamnés, respectivement pour “injures” et “complicité d’injures à caractères racistes”.
Au moment des faits, Danièle Obono avait saisi la justice et le tribunal correctionnel de Paris avait déjà condamné, en septembre 2021, Valeurs Actuelles, pour injure publique à caractère raciste. Le magazine avait ensuite fait appel : finalement, en novembre 2022, son directeur et le journaliste auteur du texte avaient été condamnés à verser une amende de 1000 euros avec sursis, ainsi qu’à verser 5000 euros de dommages et intérêts à Danièle Obono, et un euro symbolique pour les associations s’étant constituées parties civiles auprès de la députée (SOS Racisme, la Ligue des droits de l’homme, le Mouvement contre le racisme et l'amitié entre les peuples et Mémoires et Partages).
Mardi, Danièle Obono s’est félicitée dans un communiqué publié sur X : “La plus haute juridiction est venue rappeler à ce “journal” et sa rédaction que le racisme est un délit, quels que soient les artifices fictionnels ou satiriques. La liberté d’expression et de la presse sont fondamentales dans notre état de droit, mais pas sans limites. Le racisme en est une”, écrit-elle.