Selon un sondage Ifop publié à l’occasion du 48 ème anniversaire du vote de la loi Veil par l’Assemblée nationale, près de neuf Français·es sur dix sont favorables à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. C’est cinq points de plus qu’au mois de juin.
À l’occasion du 48ème anniversaire du vote de la loi Veil par l’Assemblée nationale, l’Ifop publie une enquête sur la constitutionnalisation du droit à l’avortement dans l’opinion publique, menée à la fois en France et aux États-Unis. Réalisée en ligne du 25 octobre au 21 novembre, pour le blog d’information et de voyage Partir à New York, elle a été menée auprès de 1 150 Américain·es et de 1 506 Français·es, tous·tes âgé·es de 18 ans et plus.
En France, l'opinion publique semble soutenir massivement la proposition de loi de La France insoumise (LFI), adoptée jeudi dernier à l’Assemblée nationale, qui prévoit de graver dans le marbre la phrase suivante : « La loi garantit l’effectivité et l’égal accès au droit à l’interruption volontaire de grossesse. » L’étude montre ainsi que 86 % des Français·es sont favorables à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. De l’autre côté de l’Atlantique, ils·elles sont 61 % à désapprouver la décision de la Cour suprême d’avoir révoqué en juin le droit constitutionnel d’avorter au niveau fédéral, tant dis que 39 % l’approuvent. L’écart s’est d’ailleurs creusé depuis la révocation de l’arrêt Roe v. Wade en juin dernier puisque, selon l’Ifop, la proportion de Français·es favorables à cette initiative est en hausse de cinq points depuis juin (81 %).
Huit Français·es sur dix soutiennent le droit d’avorter librement
L’enquête, qui a mis en perspective les données historiques de ces cinquante dernières années, montre que la société française s’est plus largement ouverte au droit à l’avortement que la société américaine. Si en 1969, elles étaient toutes deux partagées à part égale sur la question de l’accès à l’IVG (43 % des Français·es pour et 40 % des Américain·es), l’écart s’est creusé par la suite.
L’institut de sondage a, en effet, pris le pouls des Français·es et des Américain·es aujourd’hui quant aux conditions d’accès à l’avortement. Huit Français·es interrogé·es sur dix soutiennent le droit d’avorter librement, c’est-à-dire sans aucune restriction, contre à peine la moitié des Américain·es interrogé·es (50 %). Même si cela semble peu, l’Ifop souligne toutefois que « la vision libérale de l’avortement a gagné des partisans dans l’opinion publique américaine » : il y a deux ans à peine, en 2020, seuls 40 % d’entre eux·elles s’y disaient favorables. Selon l’enquête, le fossé entre les rives de l’Atlantique s’explique en grande partie par une « société américaine plus conservatrice sur les enjeux liés au genre et à la sexualité que les Français ».
Les sondé·es américain·es sont en effet presque trois fois plus nombreux·euses à se déclarer conservateur·trices (30 %) que les Français·es (13 %). En témoignent encore des opinions très éloignées sur des sujets de société de part et d’autre de l’Atlantique : les Américain·es interrogé·es se montrent par exemple plus prompt·es à condamner moralement les aventures adultères hors mariage (84 % contre 63 % des Français·es), le divorce (plus d’un quart des Américain·es contre 8 % de Français·es) ou encore l’homosexualité (39 contre 19 %). Et même si ça n’est que du déclaratif, les Français·es semblent également plus prompt·es à se dire féministes : 67 % des sondé·es en moyenne (76 % chez les femmes), contre seulement 52 % côté américain (63 % de femmes).
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