Mise à jour du 17 décembre 2021 ///Le parquet de Nanterre a annoncé avoir ouvert une enquête préliminaire à la suite de la plainte déposée le 9 novembre à Amiens par Laure Eude, qui accuse Patrick Poivre d’Arvor de l’avoir violée en 1985.
Trois nouvelles femmes accusent dans Libération l’ancien présentateur de TF1, Patrick Poivre d’Arvor de violences sexuelles, deux d'entre elles viennent de déposer plainte.
![Après de nouveaux témoignages publiés dans Libé, le parquet de Nanterre ouvre une enquête préliminaire 1 PPDA Cannes 2016](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2021/12/PPDA_Cannes_2016.jpg)
Trois de plus. Un mois après avoir publié dans ses pages, les témoignages glaçants de huit femmes accusant l’ancien animateur de TF1, Patrick Poivre d’Arvor de violences sexuelles, Libération publie ce 14 décembre de nouveaux témoignages. Trois femmes décrivent des faits pouvant s’apparenter à des agressions sexuelles ou à des viols. Deux d’entre elles viennent d’ailleurs de déposer plainte la semaine dernière. L’une pour une agression sexuelle commise en 2013 à Valmorel en Savoie, l’autre pour un viol en 1985 lors du Festival de Cannes. Une troisième plainte pour un viol qui aurait été commis en 2005 dans le bureau de PPDA à TF1, serait en cours de rédaction selon Libération. Une ex-journaliste de la chaîne ayant affirmé dans l’émission Sept à huit avoir subi un viol en 1994 dans le bureau de PPDA s’apprêterait, elle aussi, à déposer plainte. Le quotidien précise par ailleurs que depuis la publication de son article de novembre, plus d’une dizaine de femmes se sont manifestées pour dénoncer d’autres faits. « Viols, agressions sexuelles, actes de harcèlement ou abus de pouvoir, ils ne sont pas tous de la même gravité mais correspondent au schéma d’approche qu’avait l’habitude de suivre PPDA, selon les récits déjà connus », affirme Libération.
Un troisième témoignage non-prescrit
Si les faits sont prescrits pour les deux plaintes récemment déposées, le dernier témoignage publié par Libération pourrait, lui, entraîner des poursuites judiciaires à l’encontre de l’ex-journaliste. Il s’agit du récit de l’autrice Amandine Cornette de Saint Cyr, qui affirme avoir été violée par PPDA en mai 2009 au Festival de Cannes. Il lui aurait proposé une accréditation pour la montée des marches, ce qu’elle a accepté. À l’hôtel où ils devaient se rejoindre pour partir, l’animateur aurait pretexté un retard pour la faire monter dans sa chambre d’hôtel. Le présentateur la reçoit nu sous son peignoir. « Je me suis sentie acculée et prise de court », raconte Amandine Cornette de Saint Cyr à Libération. Si elle n’emploie pas le terme de « viol », l’autrice évoque tout de même une relation « inattendue » et « non souhaitée ». Pour l’heure, l’autrice ne souhaite pas porter plainte mais il est possible que les faits intéressent la justice, qui pourrait alors décider de rouvrir le dossier PPDA. L’article 222–23 du code pénal décrivant le viol comme tout acte de pénétration sexuelle commis « par violence, contrainte, menace ou surprise ».
Huit plaintes classées sans suite
Ces trois nouveaux témoignages viennent donc s’ajouter à ceux des 23 femmes auditionnées en tant que témoins par la police au cours de l’enquête préliminaire. Pour rappel, huit plaintes pour « viols, agressions sexuelles ou harcèlement sexuel » avaient été déposées à la suite des révélations de l’autrice Florence Porcel en février dernier – toutes classées sans suite en juin en raison d’une prescription des faits ou « d’insuffisance de preuve », selon le parquet de Nanterre. Auditionné par la police au cours de l’enquête préliminaire du parquet, Patrick Poivre d’Arvor, présumé innocent, a admis avoir eu des relations sexuelles avec certaines des plaignantes et témoins tout en contestant à chaque fois, toute contrainte.
Plainte en constitution de partie civile
Florence Porcel – celle par qui la libération de la parole a débuté et qui affirme avoir été violée à plusieurs reprises par le journaliste entre 2004 et 2009 – a de son côté déposé, fin novembre, une plainte avec constitution de partie civile. Sa première plainte déposée en février 2021 avait été classée sans suite en juin dernier, en raison d’une « insuffisance de preuves », selon le parquet de Nanterre. Cette nouvelle plainte avec constitution civile entraîne donc automatiquement l’ouverture d’une information judiciaire, cette fois confiée à un juge d’instruction.
Lire aussi : Affaires PPDA et Hulot : la réponse de 14 femmes à Emmanuel Macron