Une jeune femme de 28 ans a été découverte morte dans un appartement du XIXème arrondissement de Paris vendredi. Selon l'expertise médico-légale, elle a été étranglée. Son compagnon, un policier armé de 29 ans déjà condamné pour violences conjugales, est activement recherché.
Dimanche 30 janvier, le parquet de Paris a confirmé la piste criminelle dans la mort d'une jeune femme de 28 ans, retrouvée dans la baignoire de son appartement du XIXème arrondissement de Paris qu'elle partageait avec son compagnon. « Les constatations médicales réalisées [durant l'autopsie] sont compatibles avec un décès de la victime par strangulation », a indiqué le parquet de Paris. Arnaud B., 29 ans et fonctionnaire de police en poste depuis trois ans au Blanc-Ménil (Seine-Saint-Denis), est suspecté de féminicide. Il a pris la fuite, très probablement avec son arme de service, et est toujours activement recherché.
« En milieu de journée [vendredi], il a envoyé un SMS à son responsable hiérarchique pour prévenir qu’il ne viendrait pas travailler et n’a plus donné de nouvelles », indique une source proche du dossier au Parisien. Il a ensuite éteint son téléphone portable. Inquiets de son absence, des collègues ont alerté une patrouille du quartier Danube pour qu'elle se rende à son domicile dans la soirée. Après avoir forcé la porte, les policiers ont découvert le corps sans vie de sa compagne.
L'homme qui travaille dans la police depuis 2012 a un profil inquiétant et un passé de violences conjugales. En 2019, il avait été mis en cause dans une procédure pour des actes de violences envers une précédente compagne. Mais la réponse judiciaire avait été très faible : aucune sanction pénale n'avait été prise. Il avait été convoqué pour suivre un simple « stage de sensibilisation » et avait reçu une légère « sanction disciplinaire de premier groupe », « théoriquement réservée aux manquements véniels au règlement et dont la mention ne figure pas dans le dossier des agents réprimés », détaille Le Monde.
Dans un contexte où les forces de l'ordre sont pointées pour leurs dysfonctionnements répétés à protéger les femmes de violences conjugales et de féminicides, cette affaire prend une tournure politique, avec la réaction de membres du gouvernement. Ainsi, la ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes Elisabeth Moreno a indiqué ce week-end à BFM TV : « On est en train de tout faire pour localiser cet homme qui est dangereux. Il ne faut jamais sous-estimer la dangerosité des auteurs de violences conjugales. » Pour autant, la ministre se refuse de parler de féminicide à ce stade de la procédure.
Se pose évidemment, dans cette affaire, la question de laisser en fonction et donc de laisser armés (bien que, d'après les constatations de l'autopsie, la victime n'ait pas été tuée par balles) des policiers connus pour leurs antécédents de violences conjugales. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin reste pour l'instant sur sa ligne : la révocation d'un fonctionnaire de police pour violences conjugales n'est possible qu'en cas de condamnation définitive. Reste à savoir comment Arnaud B. a échappé à une condamnation.