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« On fera au mieux » : com­ment accueillir des enfants ukrai­niens dans des crèches fran­çaises déjà saturées ?

La Caisse natio­nale des Allocations fami­liales (Cnaf) a annon­cé cette semaine qu'elle pren­drait en charge gra­tui­te­ment l'accueil des enfants ukrainien·nes dans les crèches en France. Cette ini­tia­tive se heurte, cepen­dant, à des dif­fi­cul­tés de ter­rain, comme le manque de per­son­nel ou de places dans ces établissements.

Une mesure réa­li­sable ? Mardi, la Caisse natio­nale des Allocations fami­liales (Cnaf) a annon­cé qu'elle pren­drait en charge les frais d'accueil en crèche des enfants déplacé·es d'Ukraine pour l'année 2022, après la vio­lente inva­sion russe qui dure désor­mais depuis six semaines. 

« Les admi­nis­tra­teurs de la Cnaf ont approu­vé la gra­tui­té de l’accueil en crèche pour tous les enfants des per­sonnes béné­fi­ciaires de la pro­tec­tion tem­po­raire comme celles ayant fui l’Ukraine. Les Caf, via la Prestation de ser­vice unique, pren­dront direc­te­ment en charge le coût de leur accueil », a‑t-​elle expli­qué dans un com­mu­ni­qué.

L'intérêt est de per­mettre aux petit·es Ukrainien·nes « de se retrou­ver dans un cadre spé­ci­fi­que­ment amé­na­gé pour leur accueil » avec des professionnel·les formé·es, de « favo­ri­ser leur appren­tis­sage de la langue fran­çaise » et de don­ner aux parents un « temps de répit pour notam­ment se concen­trer sur leurs démarches en France ».

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« Un effet d'annonce »

Si les crèches sont invi­tées à se signa­ler auprès du pré­fet de leur dépar­te­ment pour indi­quer leur nombre de places dis­po­nibles, cette ini­tia­tive risque d'être « com­pli­quée » à mettre en place, pressent Véronique Escames, co-​secrétaire du Syndicat National des Professionnel·les de la Petite Enfance (SNPPE). « On manque en géné­ral de per­son­nels. Cette pénu­rie est, en plus, accen­tuée par le Covid-​19. Et toutes les crèches sont évi­dem­ment com­plètes depuis le mois de sep­tembre », explique-​t-​elle.

« Sur le fond, il n'y a pas de pro­blème, on est là pour accueillir tous les enfants. Mais quand on connaît le fonc­tion­ne­ment de ces éta­blis­se­ments, on a l'impression qu'il s'agit plus d'un effet d'annonce », poursuit-​elle. L'accueil des petit·es Ukrainien·nes pour­ra éven­tuel­le­ment se faire « ponc­tuel­le­ment », les jours où moins d'enfants sont présent·es, mais à temps com­plet, la pro­fes­sion­nelle de la petite enfance ne sait pas « com­ment cela va se pas­ser ».

Pour le moment, ni sa struc­ture basée en Île-​de-​France, ni celles des membres du syn­di­cat n'ont eu à accueillir des enfants réfugié·es. « On fera au mieux pour eux, avec les moyens du bord, car ils ne doivent pas souf­frir plus », affirme Véronique Escames, espé­rant que des moyens sup­plé­men­taires soient alloués, notam­ment pour per­mettre une pré­sence plus impor­tante de psy­cho­logues afin de les accueillir « dans les meilleures condi­tions pos­sibles ».

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