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(©Church of the King)

Miss France : les prud'hommes déboutent le recours d'Osez le fémi­nisme pour non-​respect du droit du tra­vail et discrimination

Le tri­bu­nal de Bobigny a fina­le­ment débou­té, ce ven­dre­di, l'association Osez le fémi­nisme, qui avait dépo­sé un recours pour non-​respect du droit du tra­vail et dis­cri­mi­na­tion, concer­nant les cri­tères de sélec­tion impo­sés par le concours Miss France.

Le recours dépo­sé par Osez le fémi­nisme, et trois anciennes can­di­dates, pour non-​respect du droit du tra­vail et dis­cri­mi­na­tion contre Endemol Production et la socié­té Miss France a été reje­té, ce ven­dre­di, par le conseil des Prud'hommes de Bobigny, a appris Causette de leur avo­cate Maître Violaine de Filippis-Abate. 

« Le Conseil des Prud’hommes se déclare com­pé­tent (ce qui signi­fie qu’il recon­naît l’existence d’un tra­vail et d’un pro­ces­sus de recru­te­ment), mais rejette le reste des demandes », a pré­ci­sé l’avocate de l’association et des trois anciennes can­di­dates dans un com­mu­ni­qué, consul­té par Causette. « L’association Osez le Féminisme ! prend acte de cette déci­sion into­lé­rable qui fait per­du­rer un pro­ces­sus de recru­te­ment dis­cri­mi­na­toire et illé­gal, et attend la lec­ture des motifs avant d'étudier la pos­si­bi­li­té de faire appel », poursuit-​elle.

Les motifs de la déci­sion n’ont, en effet, pas encore été com­mu­ni­qués. L’association et les trois anciennes can­di­dates sont condam­nées à payer la somme de 1000 euros aux deux socié­tés « au titre des frais expo­sés ». 

Les cri­tères d'accès modifiés

Le 18 octobre 2021, l’association fémi­niste avait dépo­sé une requête devant le conseil des prud’hommes de Bobigny visant Endemol Production et la socié­té Miss France, afin d'établir l’existence de contrats de tra­vail entre la pro­duc­tion et les Miss. Et de mettre fin à toute forme de dis­cri­mi­na­tion illé­gale dans les cri­tères de sélection.

Maître Violaine de Filippis-​Abate, l'avocate de l'association, s’appuyait notam­ment sur une juris­pru­dence éta­blie en 2013 par un arrêt de la cour de cas­sa­tion. Un gagnant du concours Mister France avait pour­sui­vi devant les prud’hommes le pro­gramme pour deman­der la requa­li­fi­ca­tion de sa par­ti­ci­pa­tion en contrat de tra­vail. Il avait gagné et la cour de cas­sa­tion avait rete­nu que les répé­ti­tions, le fait de faire des cho­ré­gra­phies et le port de tenues impo­sées repré­sen­taient éga­le­ment un tra­vail sous subor­di­na­tion, selon l’arrêt, dis­po­nible en ligne.

Depuis 2021, les condi­tions d'accès au concours ont cepen­dant été modi­fiées. Les can­di­dates sont main­te­nant auto­ri­sées à avoir des tatouages visibles, être mères de famille, être mariées ou à avoir plus de 24 ans. Un seul cri­tère dis­cri­mi­nant a été main­te­nu : mesu­rer 1m70 « parce qu'elles portent des robes de créa­teurs et qu'il faut un mini­mum de taille », se jus­ti­fiait Alexia Laroche-​Joubert, la pro­duc­trice de l'émission, au Figaro.

À lire aus­si I Miss France 2023 : le concours archaïque s’ouvre enfin aux femmes trans et aux mères

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