Le concours poussiéreux était jusqu’ici réservé aux femmes cisgenres, célibataires et âgées entre 18 et 24 ans. Un vent de modernité et d'inclusion toutefois relatif.
Et si Miss France 2023 était une femme transgenre, une mère de famille ou une femme de plus de 24 ans ? Jusqu’alors réservé aux femmes cisgenres célibataires, âgées entre 18 et 24 ans et mesurant au moins 1m70, le concours de beauté s’ouvrirait-il alors (enfin) à la modernité et à l’inclusion ? Comme l’indique Le Figaro, le règlement s’est largement assoupli pour la prochaine édition qui se tiendra en décembre.
Le 19 juin prochain, l’Ile-de-France doit élire sa prochaine miss et parmi les douze aspirantes au trône, figure la comédienne Andréa Furet, première candidate transgenre de l’histoire du concours (vieux de cent ans). Une inclusion qui ne s'était pas pressée : interrogée en 2019, la chaperonne des miss, Sylvie Tellier avait émis des réserves sur la participation des femmes transgenres : « Je ne pense pas que les Français soient prêts à élire une Miss transsexuelle (sic) » avait-elle déclaré au Parisien.
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Revirement en décembre dernier. Invitée sur le plateau de Sud Radio, la nouvelle présidente de la société Miss France, Alexia Laroche-Joubert, ouvre grand la porte à la participation des candidates transgenre : « Oui les femmes transsexuelles (sic) pourront participer à Miss France. Il faut seulement que leur identité civile soit au féminin comme inscrit dans le règlement. Il n’y a aucun problème. Aucun souci. » Ce qui est donc le cas d’Andréa Furet, une comédienne de 19 ans, qui a entamé sa transition à l’âge de 15 ans et qui pourrait bien devenir la prochaine miss Ile-de-France.
Élan relatif
Autre nouveauté, l’ouverture aux femmes mariées, mères et âgées de plus de 24 ans. Grâce à cette évolution du règlement, Victoire Rousselot, 27 ans, mariée et mère d’une petite fille, participera à l’élection de Miss Alsace le 10 septembre prochain. « Certes je suis maman et je suis mariée mais je suis avant tout une femme libre », a déclaré Victoire Rousselot lors de la présentation des seize candidates au concours alsacien.
L’enjeu est de savoir maintenant si cet élan de modernité se ressentira dans les votes des jurys régionaux. Un élan – s’il est a salué – toutefois relatif : les femmes mesurant moins d’1m70 sans talons, affichant un tatouage plus grand qu’une pièce de monnaie ou ayant participé à un shooting photo dénudé ne sont toujours pas admises à concourir pour le titre de reine de beauté.
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