Le parquet de Paris annonce ce mardi 17 janvier avoir ouvert une enquête à l’encontre du président de la Fédération française de football, qui avait été écarté temporairement de son poste la semaine dernière.
L’affaire Noël Le Graët prend une tournure judiciaire. Une enquête pour harcèlement moral et sexuel a été ouverte lundi à l’encontre du président de la Fédération française de football, à la suite d'un signalement pour « outrage sexiste », a annoncé le parquet de Paris ce mardi 17 janvier, rapporte franceinfo. Le signalement à l’encontre de l’homme de 81 ans a été fait après la publication du témoignage accablant de Sonia Souid, agente de plusieurs footballeurs internationaux français, recueilli par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), selon Le Monde.
Dans des entretiens accordés à L’Équipe et BFM-TV les 9 et 10 janvier dernier, l’agente décrit une série pressante et tendancieuse d’appels, de messages et d’invitations à dîner de la part de Noël Le Graët entre 2013 et 2017. « Il m’a dit en tête à tête, dans son appartement, très clairement, que si je voulais qu’il m’aide il fallait passer à la casserole », a‑t-elle affirmé au micro de BFM-TV évoquant un rendez-vous professionnel avec lui destiné à promouvoir le football féminin.
« J’ai été déçue par mon président. Pour moi mon président il doit être exemplaire. Et il ne l’a pas été », a‑t-elle poursuivi expliquant avoir eu le sentiment « qu’à chaque fois, la seule chose qui l’intéresse, et [elle s’excuse] de parler vulgairement, ce sont [ses] deux seins et [son] cul ». Il s’agit du premier témoignage direct à l’encontre de Noël Le Graët, quatre mois après une enquête du magazine So Foot faisant état de comportements déplacés, avec notamment l’envoi de SMS à caractère sexuel, ce que l’intéressé a plusieurs fois démenti.
Mise en retrait de la présidence de la FFF
Sa mise en retrait, décidée le 11 janvier, reste en vigueur jusqu'à la publication des résultats de l'audit diligenté par le ministère des Sports, normalement prévue à la fin du mois. Depuis cette date, c'est Philippe Diallo, vice-président de l'instance, qui assure l'intérim.
De son côté, Noël Le Graët « dément toutes [les] accusations de harcèlement moral ou sexuel ou toutes autres infractions pénales », dans un communiqué transmis à l'AFP ce mardi, indique franceinfo. Les investigations de l'enquête ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).