Mineurs iso­lés : Éric Zemmour condam­né à 10 000 euros d'amende pour pro­vo­ca­tion à la haine raciale

En 2020, celui qui n'était pas encore can­di­dat à l'élection pré­si­den­tielle avait qua­li­fié sur CNews les migrants mineurs iso­lés de « voleurs », « assas­sins », « vio­leurs ». Son avo­cat a annon­cé faire appel.

Éric Zemmour à Villepinte le 5 décembre 2021 cropped
Éric Zemmour lors de son mee­ting de Villepinte,
le 5 décembre 2021 © Wikimédia commons

Suivant les recom­man­da­tions du par­quet, la 17ème chambre cor­rec­tion­nelle du tri­bu­nal judi­ciaire de Paris, spé­cia­li­sée dans les affaires de presse, a condam­né ce 17 jan­vier Éric Zemmour à 10 000 euros d'amende pour pro­vo­ca­tion à la haine raciale et injure raciale. En sep­tembre 2020, alors qu'il était encore chro­ni­queur de l'émission Face à l'info sur CNews, l'actuel can­di­dat à l'élection pré­si­den­tielle s'en était pris mineurs non accom­pa­gnés1, à la suite d'un atten­tat devant les anciens locaux de Charlie Hebdo. « Ils [les mineurs migrants iso­lés, ndlr] n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assas­sins, ils sont vio­leurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les ren­voyer et il ne faut même pas qu’ils viennent. »

SOS-​Racisme, la Ligue des droits de l’homme (LDH), la Ligue inter­na­tio­nale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et de nom­breuses autres asso­cia­tions s'étaient consti­tuées par­ties civiles dans cette affaire. Plus inédit, une ving­taine de conseils dépar­te­men­taux s'étaient adjoints à la par­tie civile – les mineur·es non accompagné·es rele­vant de leurs compétences.

Le par­quet avait requis contre Éric Zemmour une peine de 100 jours-​amende à 100 euros (10 000 euros au total), avec pos­si­bi­li­té d’emprisonnement en cas de non-​paiement. Contre le direc­teur de la publi­ca­tion de CNews, res­pon­sable pour la dif­fu­sion de ces pro­pos, le par­quet avait requis 5 000 euros d'amende.

L'avocat d'Éric Zemmour, Me Olivier Pardo, a annon­cé vou­loir faire appel de la déci­sion ren­due ce lun­di, plai­dant déjà, lors de l'audiance, qu'« il n’y a pas une once de racisme chez Éric Zemmour ». Selon son conseil, le polé­miste ne fait que dire « la réa­li­té », par­fois de « manière bru­tale, avec ses mots » et les pour­suites judi­ciaires à son encontre sont « une posi­tion poli­tique ». Sur Twitter, le can­di­dat à la fonc­tion suprême a quant à lui publié un com­mu­ni­qué dénon­çant « la condam­na­tion d'un esprit libre par un sys­tème judi­ciaire enva­hi par les idéo­logues ».

D'autres outrances pro­chai­ne­ment jugées

Éric Zemmour, 63 ans, est un habi­tué des pour­suites en jus­tice pour des pro­pos racistes. Il a été plu­sieurs fois relaxé mais a été condam­né par deux fois, en 2011 pour « pro­vo­ca­tion à la dis­cri­mi­na­tion raciale » et en 2018 pour « pro­vo­ca­tion à la haine reli­gieuse contre les musul­mans ». Deux échéances judi­caires attendent le can­di­dat sur son into­lé­rance et son révi­sio­nisme. Jeudi 20 jan­vier, il sera jugé en appel pour contes­ta­tion de crime contre l'humanité, concer­nant des pro­pos tenus en 2019, encore sur CNews, selon les­quels le maré­chal Pétain aurait « sau­vé » les juif·ves français·es. Il avait été relaxé en pre­mière ins­tance, le tri­bu­nal jus­ti­fiant sa déci­sion sur le fait que ces pro­pos avaient été pro­non­cés « à brûle-​pourpoint lors d’un débat sur la guerre en Syrie ». En mai 2023, Éric Zemmour sera cette fois jugé pour dif­fa­ma­tion aggra­vée, pour des pro­pos tenus en 2019 sur le « mou­ve­ment fémi­niste » et le « mou­ve­ment LGBT ». « La ren­contre du mou­ve­ment fémi­niste et du mou­ve­ment LGBT fait qu'avec la force des mythes de ces mino­ri­tés, avec leurs rela­tions dans les médias, dans la jus­tice, au sein de l'appareil d'État, ils ont asser­vi l'appareil d'État à leur idéo­lo­gie et donc à leurs caprices », avait-​il affirmé.

Sur un tout autre sujet, le can­di­dat de Reconquête vient d'être assi­gné en jus­tice pour « contre­fa­çon du droit d’auteur » dans sa vidéo de cam­pagne, uti­li­sant 114 séquences sans l'accord des ayants droit d'images de ciné­ma ou de télévision.

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