Le chorégraphe cannois Bruno Vandelli est visé par deux plaintes pour des “faits à caractère sexuel”, indique le parquet de Grasse. L’homme de 62 ans récuse en bloc.
Deux plaintes pour des “faits à caractère sexuel” ont été déposées contre le chorégraphe cannois Bruno Vandelli, a appris, jeudi 29 février, l’Agence France-Presse (AFP) auprès du parquet de Grasse (Alpes-Maritimes), confirmant une information du quotidien Le Parisien.
“Tous manipulés”
Au mois de janvier, un ancien élève du chorégraphe de 62 ans, Yanis Marshall, lui-même ancien professeur de danse de l’émission Star Academy, sur TF1, avait annoncé dans la presse avoir porté plainte contre Bruno Vandelli pour “viol” et “corruption de mineur”, pour des faits remontant à son adolescence. Il avait assuré, le 20 janvier, sur BFM-TV avoir recueilli des témoignages d’autres jeunes danseurs et qu’ils avaient “tous été manipulés par lui [Bruno Vandelli, ndlr] de la même manière”.
La seconde de ces plaintes a été déposée récemment, selon le parquet, qui s’est refusé à toute autre précision sur ces plaintes visant Bruno Vandelli, cofondateur de l’école de danse Espace 2 Vandelli-Masson à Cannes, et qui fut notamment juré sur l’émission Popstars 2 sur M6 en 2002. Selon Le Parisien, elle émanerait de la mère d’un adolescent, élève dans l’école du chorégraphe, l’accusant d’agressions sexuelles. Quatre autres hommes l’accusent également, dans le quotidien, de comportements, gestes et messages déplacés.
Dans un entretien au quotidien régional Nice-Matin le 24 janvier, Bruno Vandelli s’était déclaré “dévasté par les mensonges et les calomnies” après ces accusations de Yanis Marshall, reconnaissant une relation avec son ancien élève qualifiée “d’histoire d’amour” consentie selon lui, et laissant entendre qu’elle avait eu lieu quand le jeune danseur avait 16 ans, et lui 44. Auprès du Parisien, il dément toutes ces accusations et se dit victime d’un “lynchage médiatique”.
Accusations dans le milieu du cinéma
Dans un autre milieu artistique, le cinéma, plusieurs accusations émergent également de la part d’acteurs, dans un mouvement initié par le comédien Aurélien Wiik et qualifié de #MeTooGarçons. Il a révélé avoir été “abusé par [son] agent et d’autres membres de [son] entourage” entre ses 11 et 15 ans et a été rejoint par l’acteur Francis Renaud. Ce dernier a porté plainte, le 22 février, pour “harcèlement” et “agression sexuelle” en mettant en cause l’agent Gérard Moulévrier et le cinéaste André Téchiné pour des faits remontant au début des années 1990. Les deux hommes contestent les faits. Auprès de L’Obs, le comédien met également en cause deux assistants d’André Téchiné, dont Philippe Landoulsi, qu’il accuse de faits s’apparentant à une agression sexuelle, remontant à 1991.
Le producteur et ancien agent artistique Dominique Besnehard est également visé par deux accusations. L’acteur Farouk Benalleg affirme qu’il l’aurait embrassé sans son consentement, en 1994, après un concert de Julien Clerc à l’Olympia : “À nous les hommes, on nous dit : ‘C’est facile, vous pouvez mettre votre poing sur la gueule’, mais si je l’avais fait, c’était mort pour moi, professionnellement ! Et vous me voyez, avec mon 1,90 mètre, aller chez les flics pour dire : ‘J’ai été agressé par Dominique Besnehard’ ? J’ai juste dit : ‘Je ne veux pas de ça’, et on s’est quittés là.” Il assure avoir été blacklisté ensuite.
Pierre Bégué, aujourd'hui agent immobilier, accuse aussi l'influent agent d'actes non consentis, dix ans auparavant. Dominique Besnehard s'en défend : "Je les ai peut-être dragués, et alors ? Il faut faire attention, aujourd’hui, sous prétexte de #MeToo, on dit et on fait n’importe quoi ! Aurélien Wiik, oui c’est grave, c’est du viol. Moi, vous me reprochez quoi ? D’avoir dragué ? Draguer est une chose, abuser de son pouvoir en est une autre. Jamais de ma vie je n’ai promis un rôle contre une faveur !"
À lire aussi I #MeTooGarçons : le cinéaste André Téchiné visé par une plainte
