Cet hommage national, élaboré pour contourner la polémique autour de l'entrée au Panthéon de l'avocate féministe, aurait dû se tenir en janvier 2022.
Enfin ! Le 8 mars prochain, Emmanuel Macron va honorer sa promesse de rendre un hommage national à Gisèle Halimi, formulée en août 2021. C'est L'Obs qui a révélé l'information, expliquant que la cérémonie aurait lieu dans l'ancien palais de justice de Paris, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes.
L'avocate féministe, célèbre pour sa lutte pour le droit à l'avortement notamment au travers du procès de Bobigny dont nous venons de commémorer les 50 ans à l'automne dernier, est décédée le 28 juillet 2020 à l'âge de 93 ans. Très vite, une pétition recueillant aujourd'hui plus de 35.000 signatures demande sa panthéonisation. Dans son rapport sur « Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d'Algérie » rendu en janvier 2021, l'historien Benjamin Stora avait lui aussi préconisé de « faire entrer au Panthéon l'avocate Gisèle Halimi, figure d'opposition à la guerre d'Algérie ».
Vaine demande de député·es de la majorité
Mais c'est précisément parce que l'avocate a défendu des militant·es du FLN que l'Élysée se laisse le temps de la réflexion quant à sa panthéonisation. Dans la foulée de l'annonce de l'entrée au Panthéon de Joséphine Baker, le président de la République fait savoir qu'il optait pour l'heure pour un « simple » hommage national : « Sa “farouche liberté”, elle l’utilisa pour libérer les autres. Par ses combats pour l’égalité, Gisèle Halimi changea et change encore la vie de millions de femmes. En accord avec sa famille, la Nation lui rendra hommage début 2022 aux Invalides. »
Ce ne sera donc pas aux Invalides (lieu normalement dédié au protocole d'« hommage national ») ni « début 2022 » mais plus d'un an après que cet hommage aura lieu. Une prise de parole à l'Élysée est attendue lundi 6 mars par la presse, afin de détailler les contours de cet hommage. L'occasion probable de clôturer le dossier Panthéon, alors même qu'à l'occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes le 25 novembre dernier, 76 député·es de la majorité avaient demandé à Emmanuel Macron de faire entrer Gisèle Halimi au Panthéon en ces termes : « Que Gisèle Halimi puisse être la septième femme au Panthéon » et qu’elle rejoigne « sa sœur de lutte Simone Veil ». En vain.
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