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© Captures écran TikTok / syadel30

Masculinisme décom­plexé : un influen­ceur TikTok égrène les inter­dic­tions aux­quelles devra se sou­mettre sa future épouse

Suivi par près de 800 000 per­sonnes sur TikTok, le jeune influen­ceur Adel a publié deux vidéos dans les­quelles il par­tage une vision du couple archaïque et mas­cu­li­niste, où les femmes sont par­quées à la mai­son et sou­mises à l’obéissance. Malgré les cri­tiques, nombreux·euses sont ses fans qui applaudissent.

Dans une vidéo inti­tu­lée “Ma femme n’aura pas le droit”, l’influenceur Adel (Syadel30), sui­vi par 789 000 per­sonnes sur TikTok, a égre­né le 6 jan­vier les inter­dic­tions qui pèse­ront sur celle qui accep­te­ra de l’épouser. “Première règle, ma femme aura inter­dic­tion d’avoir des amis gar­çons”, pose sans sour­ciller le jeune homme, qui s’est créé une com­mu­nau­té en consa­crant des vidéos au foot­ball ou à l’islam. S’ensuivent “l’interdiction de tra­vailler dans un tra­vail où il y a des hommes autour d’elle […] si pos­sible à la mai­son” ; “l’interdiction de par­tir en voyage sans moi” ; “l’interdiction de s’habiller avec des habits mou­lants” ; “l’interdiction de s’exposer sur les réseaux sociaux”.

Chacun de ces inter­dits est accom­pa­gné d’un com­men­taire don­nant un aper­çu des concep­tions gra­ve­ment miso­gynes de l’influenceur Syadel30. Ainsi, l’épouse devrait faire preuve de pudeur dans son accou­tre­ment : “Y a aucun homme qui regarde le corps de ma femme dans la rue, le corps de ma femme, il est à moi. Le reste est à l’envi : une femme ne doit voya­ger qu’avec son époux puisque, dit-​il : “C’est moi qui la pro­tège.” Lequel peut s’exposer sur les réseaux sociaux puisque, déclare-​t-​il encore : “C’est mon tra­vail, je la fais man­ger grâce à ça.”

"Un homme qui me pro­tège comme ça ou rien"

Après le suc­cès de sa pre­mière vidéo, qui culmine 324 000 vues, l’influenceur a com­mis une seconde vidéo dimanche 7 jan­vier pour ajou­ter une nou­velle salve d’interdictions à son hypo­thé­tique épouse. Cette fois, il compte lui inter­dire “de sor­tir après la prière de l’icha [la der­nière des cinq prières quo­ti­diennes de l’islam, ndlr]”, “de racon­ter [leurs] pro­blèmes de couples à ses amis et à sa famille”, “d’avoir un tra­vail qui empiète sur ses obli­ga­tions pre­mières”, “de prendre les trans­ports en commun.”

Dans les com­men­taires, de nombreux·euses fans du jeune homme approuvent son sexisme assu­mé et ses vel­léi­tés de sou­mettre son épouse à son emprise. “Si j’étais une femme je serais fière d’avoir un mari comme ça”, dit l’un. “Un homme qui me pro­tège comme sa [sic] ou rien”, dit une autre. Bien d’autres s’insurgent en ces termes : “Elle est en pri­son ou quoi ?” ; “Aimer quelqu’un c’est le lais­ser libre d’être sans conditions.”

Épinglé sur X par le chro­ni­queur de Marianne Vincent Lautard (un temps membre du Printemps répu­bli­cain), Adel n’en finit plus de sur­fer sur le buzz de ces vidéos pro­vo­ca­trices. Dans un nou­veau mes­sage TikTok publié dimanche, l’influenceur répond à celles et ceux lui ayant deman­dé de quit­ter la France pour impo­ser ses règles “dans un pays arabe”. Il explique aimer la France, être même “très très patriote” et conclut : “Ce que je pense, c’est ce que pensent plein plein d’hommes, musul­mans ou pas.” Une saillie mas­cu­li­niste de plus dans la mare de TikTok, où cette idéo­lo­gie pro­li­fère grâce à une absence délé­tère de modé­ra­tion du réseau social chinois.

Lire aus­si l “Les mas­cu­li­nistes capi­ta­lisent sur la souf­france des ado­les­cents”, alerte la jour­na­liste Pauline Ferrari

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