Le quadragénaire a été condamné à quatre mois de prison avec sursis en appel pour avoir harcelé en ligne Marie Laguerre, étudiante victime d’une agression en pleine rue en 2018.
“Même si ce n’est qu’une personne condamnée parmi les centaines de harceleurs en ligne qui m’ont insultée, c’est fort, j’ai gagné ma bataille. J’ai récupéré une dignité, une justice”, a déclaré Marie Laguerre à l’issue de l’annonce de la condamnation d’un homme qui l’avait harcelée en ligne en 2018. À l’époque, la jeune femme avait publié sur les réseaux sociaux une vidéo de l’agression dont elle avait été victime dans Paris. Alors qu’elle marchait dans la rue, le 24 juillet 2018, un homme s’en était pris à l’étudiante, la harcelant, avant de la gifler parce qu’elle lui avait répondu “Ta gueule”. La scène – filmée par des caméras de surveillance – avait relancé le débat autour du harcèlement de rue et fait de Marie Laguerre l’un des visages de l’ère #MeToo.
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La publication de la séquence sur les réseaux sociaux avait également entraîné une vague de haine à l’encontre de la jeune femme, qui avait reçu des centaines de messages malveillants et insultants et l’avait poussée à porter plainte en décembre 2018. Hier, un homme de 42 ans a finalement été condamné pour le harcèlement en ligne dont a été victime Marie Laguerre. Il s’agit de Rachid S., Nancéien soupçonné d’avoir injurié et menacé la jeune femme et déjà condamné une première fois en mars dernier, avant de faire appel. Il lui est reproché d’avoir écrit sur le Facebook de Marie Laguerre en 2018 : “Tu as insulté et injurié d’un doigt d’honneur un mec. Si j’avais été à sa place, j’t’aurais sûrement massacré [sic], sale merde ! PS : t’es trop moche pour te faire draguer.”
Si le prévenu contestait toujours être l’auteur de ces lignes – alors même que des éléments techniques ont permis son identification : son numéro de téléphone, son adresse mail mais aussi l’adresse IP de sa mère –, la jeune femme aura finalement obtenu gain de cause. “La peine prononcée en première instance, c’était déjà une victoire pour moi, malgré l’appel, ça me suffisait comme symbole. Mais là, apprendre que ça y est, c’est bon, c’est définitivement jugé, j’ai beaucoup d’émotion”, a commenté Marie Laguerre, aujourd’hui architecte en Australie.