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Gérard Depardieu en 2010 (©Siebbi/Wikimedia Commons)

Lille : plu­sieurs cen­taines de per­sonnes per­turbent le spec­tacle de Gérard Depardieu

Une semaine après de nou­velles accu­sa­tions de vio­lences sexuelles contre Gérard Depardieu, entre 100 à 200 per­sonnes se sont réunies, mer­cre­di soir, à Lille, pour pro­tes­ter contre la venue de l'acteur. Ce der­nier lan­çait dans la capi­tale des Flandres sa tour­née hom­mage à Barbara.

« Gérard, l’aigle noir c’est toi ! » Mercredi soir, la repré­sen­ta­tion de Gérard Depardieu à Lille, où il devait jouer la pre­mière date de son spec­tacle en hom­mage à Barbara, a été per­tur­bé par plu­sieurs cen­taines de militant·es. Une semaine après la publi­ca­tion d'une enquête de Mediapart où 13 femmes accusent l'acteur de vio­lences sexuelles, entre 100 à 200 per­sonnes se sont réunies devant le théâtre Sébastopol, rap­porte La Voix du Nord, à l'appel de plu­sieurs col­lec­tifs fémi­nistes, comme Nous Toutes Lille. 

Plus tôt dans la jour­née, le col­lec­tif avait indi­qué au quo­ti­dien vou­loir « crier [sa] colère et affir­mer qu'il n'y a pas de par­don pour Depardieu », avant d'ajouter : « Depardieu va chan­ter le réper­toire de Barbara, chan­teuse ayant été vic­time de vio­lences sexistes et sexuelles, et qui a eu le cou­rage de décla­rer que sa chan­son, L’Aigle Noir, était une méta­phore des vio­lences sexuelles inces­tueuses dont elle a été vic­time enfant. »

Devant le théâtre, certain·es spectateur·trices ont dis­cu­té avec les manifestant·es, expli­quant pour certain·es qu'il fal­lait lais­ser la jus­tice faire son tra­vail, ou dis­tin­guer l'homme de l'artiste. « L’homme c’est l’artiste ! », a oppo­sé Blandine Cuvillier, porte-​parole du col­lec­tif, sou­li­gnant être là « pour dénon­cer un sys­tème com­plice qui n’a pas pro­té­gé les vic­times ».

À lire aus­si I Gérard Depardieu : treize femmes l’accusent de vio­lences sexuelles

Si la pro­duc­tion du spec­tacle et la direc­tion du théâtre ne sont pas inter­ve­nues, afin de lais­ser les militant·es s'exprimer, selon La Voix du Nord, la police est néan­moins arri­vée une heure après le début du ras­sem­ble­ment, « sous les huées », selon le jour­na­liste pré­sent sur place. Une par­tie du public a rejoint la salle par une autre entrée, entou­rée par les forces de l'ordre, et le spec­tacle a pu com­men­cer à 20h40.

À lire aus­si I Accusations de viol : la mise en exa­men de Gérard Depardieu maintenue

L'acteur Gérard Depardieu est mis en exa­men pour « viols ». Depuis la semaine der­nière, il est éga­le­ment accu­sé par treize nou­velles femmes de vio­lences sexuelles. Entre 2004 et 2022, sur le tour­nage de onze films, l’acteur aurait été l’auteur de nom­breuses agres­sions sexuelles et aurait tenu de mul­tiples pro­pos sexuels inap­pro­priés. Dans les récits recueillis par Mediapart, les vic­times dépeignent un même « mode opé­ra­toire ». L’acteur a démen­ti, par l'intermédiaire de ses avocat·es, « l’ensemble des accu­sa­tions sus­cep­tibles de rele­ver de la loi pénale ».

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