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© Jon Tyson / Unsplash

Les dis­cours mas­cu­li­nistes pro­li­fèrent sur Internet et c’est dangereux

L’Union euro­péenne doit légi­fé­rer sur ce phé­no­mène inquié­tant, estime un rap­port publié lun­di par une asso­cia­tion et un think tank. 

Le mas­cu­li­nisme, idéo­lo­gie qui pro­meut la domi­na­tion mas­cu­line est “pro­fon­dé­ment ancré dans les espaces numé­riques, deve­nus “peu accueillants et sécu­ri­sants” pour de nombreux·euses utilisateur·rices, comme les femmes et les per­sonnes LGBTQIA+, alertent dans ce rap­port l’association fémi­niste Equipop et l’Institut du genre en géo­po­li­tique. “C’est un mes­sage d’alerte, nous sou­hai­tons (rendre visible) un enjeu encore peu pris en compte par les pou­voirs publics”, explique à l’AFP Lucie Daniel, char­gée de plai­doyer pour Equipop.

"Réduire au silence les acti­vistes féministes"

Réseaux sociaux grands publics (Facebook et YouTube, par exemple), plus spé­cia­li­sés (Reddit et Twitch) ou encore forums per­mettent aux mou­ve­ments mas­cu­li­nistes de dif­fu­ser leurs mes­sages et de tou­cher un large public, dif­fu­sion de pho­tos sans le consen­te­ment de la per­sonne, raids numé­riques, espion­nage en ligne : les mas­cu­li­nistes uti­lisent éga­le­ment dif­fé­rents moyens pour inti­mi­der leurs vic­times, qui décident par­fois de se reti­rer des pla­te­formes numé­riques. Des asso­cia­tions et col­lec­tifs comme Stop Fisha ou Féministes contre le cybe­rhar­cè­le­ment alertent à ce sujet depuis plu­sieurs années. Ces attaques “contri­buent à réduire au silence les acti­vistes fémi­nistes et les femmes poli­tiques”, pointe Lucie Daniel. Pour les grandes entre­prises du numé­rique, la lutte contre les cyber­vio­lences à l’égard des femmes n’est pas une prio­ri­té, déplore le rap­port. En outre, leur modèle éco­no­mique “répond à des méca­nismes qui favo­risent la vira­li­té des conte­nus hai­neux”.
Dans ce contexte, les dis­po­si­tions de l’Union euro­péenne “sont loin d’être suf­fi­santes” pour régu­ler l’espace numé­rique et lut­ter contre ces vio­lences. Elle doit “éta­blir un cadre strict et har­mo­ni­sé”, estime le rap­port. Il sug­gère ain­si que l’UE et ses États membres ren­forcent l’intégration de la lutte contre les vio­lences sexistes et sexuelles dans les poli­tiques publiques du numé­rique et qu’ils régulent les mul­ti­na­tio­nales du sec­teur. Il rap­pelle éga­le­ment la néces­si­té de ren­for­cer et de com­plé­ter l’arsenal juri­dique, poli­tique et finan­cier en matière de lutte contre ces vio­lences de manière générale.

Lire aus­si I Masculinisme : l’antiféminisme en embus­cade

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