L’association des Restos du cœur a rendu publics ses chiffres ce mercredi, montrant une hausse de 22 % des personnes accueillies lors des « trois premiers mois » de la campagne d'hiver par rapport à l'année dernière.
Au lendemain des annonces des banques alimentaires sur l'augmentation de leurs bénéficières, c’est au tour de l'association des Restos du cœur de dévoiler les chiffres de sa fréquentation ce mercredi 1er mars. Le nombre de personnes accueillies a augmenté de 22 % sur les trois premiers mois de la campagne d'hiver par rapport à l'année dernière, rapporte France bleu.
Les chiffres explosent. Et à l’image des banques alimentaires, les distributions de nourriture dans l’espace public (cantines solidaires, accueils de jour et maraudes) « ont enregistré une augmentation de 25 % » sur un an souligne Patrice Douret, président des Restos du cœur, à Nice matin. « L'inflation et la crise énergétique percutent violemment ceux qui étaient précaires et d'autres qui le deviennent », continue-t-il.
Des bénéficiaires en CDI
Lors de la campagne 2021/2022, l’association avait déjà distribué 142 millions de repas et accompagné 1,1 million de personnes, dont 110.000 bébés. Cette année, le nombre de bébés de moins de trois ans accueillis a augmenté de 16%. Et plus de la moitié des personnes aidées cet hiver a moins de 25 ans.
Selon Nice matin, plus de 80 % des bénéficiaires sont sans emploi (chômeur, retraités, en maladie longue durée ou parents au foyer). Parmi les 17 % qui ont un emploi, 60 % sont en CDI et 66 % travaillent à temps partiel. L'association accueille « de plus en plus de personnes qui travaillent, mais que l'augmentation des prix a fait basculer dans une fragilité qu'elles n'avaient pas », explique le président au quotidien.
Si cette hausse des fréquentations se poursuit, les Restos du Cœur distribueront en 2023 entre 150 et 170 millions de repas. À titre de comparaison, lors du lancement de l'association en 1985, 8 millions et demi de repas avaient été distribués, d'après les informations de France bleu. Une fréquentation qui ne devrait pas aller en décroissant puisque les enseignes de la grande distribution prévoient une hausse des prix de 10 %, à l'issue de négociations annoncées tendues avec les fournisseurs.
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