Pour Florent Bonnel, consultant en ressources humaines, ces politiques très en vogue de bien-être au travail sont à côté de la plaque.
Dans ses travaux de thèse*, il a démontré, entre autres, que
le bien-être professionnel repose sur des actions au niveau collectif.
Causette : On dit que, dans l’Antiquité, le travail était associé à la torture et que le bonheur était dans l’oisiveté. La question du « bonheur au travail » est-elle récente ?
Florent Bonnel : Non, elle n’est pas récente. Dès le milieu du XIXe siècle, à l’époque de Germinal, les ouvriers commencent à se poser la question des risques du travail sur leur santé physique. Ce qui est plus récent, c’est que l’on s’intéresse à la souffrance mentale. Et surtout le fait que la question soit posée par les employeurs, plus seulement par les employés. Dès les années 1930, l’industriel Henry Ford a affirmé qu’un salarié heureux était un salarié plus productif. L’idée est devenue plus convaincante pendant les Trente Glorieuses, au moment où le rapport de force s’est inversé.[…]