Une photographie de Gaëlle Matata, qui représente la drag queen Clémence Trü, affichée sur le parvis de la Bibliothèque nationale de France (BnF), à Paris, a été arrachée la semaine dernière. La photographe s’émeut d’un acte qu’elle juge “homophobe”.
Le parvis de la Bibliothèque nationale de France (BnF), à Paris, “a été le théâtre d'un acte de vandalisme”, le vendredi 12 avril, a dénoncé la photographe Gaëlle Matata sur Instagram. La reproduction de sa photographie présentée au sein de l’exposition La France sous leurs yeux affichée à l’extérieur de l’établissement, “a été arrachée” : celle de la drag queen Clémence Trü. “Cette dégradation est loin d’être anodine, elle est homophobe : c’est en effet la seule image qui a été ciblée”, assure-t-elle sur le réseau social.
“Ceci illustre bien ce que j’ai cherché à rapporter dans mon reportage Discriminé·e·s, le besoin de faire communauté : la lutte n’est pas terminée, en cas de crise (Covid en l’occurrence), les personnes minorisées, pauvres et discriminées sont en première ligne. Une drag queen sur la Bibliothèque nationale c’est pas encore gagné, évident et sans souci : c’est toujours pas facile d’être LGBTI+ en France. C’est pas facile non plus d’être une photographe et lesbienne”, développe encore Gaëlle Matata.
Recollée "au plus vite"
La France sous les yeux est une exposition de plus de quatre cents clichés de photographes, collaborateur·rices régulier·ères de la presse nationale et internationale, “missionnés par le ministère de la Culture en 2021 pour établir un panorama de la France au sortir de la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19”, explique la BnF sur son site Internet.
La photographie de Gaëlle Matata a été prise “lors d’une tombola de soutien au Planning familial, alors victime d’une campagne transphobe particulièrement virulente”, s’est-elle souvenue sur Instagram. Avant de pointer du doigt le rôle militant des drag queens dans la communauté LGBTQIA+ : “Clémence Trü y était bénévole, la soirée avait permis de rassembler 5 000 euros. Au-delà du folklore, c’est surtout ça une drag queen.” L’image a, heureusement, été recollée “au plus vite” par les équipes de la BnF. Il est possible de l’admirer jusqu’au 23 juin au sein de la Galerie 2.
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