Durant le rassemblement des soutiens de la maternité des Lilas vendredi, une délégation a été reçue par le ministère de la Santé et l'Agence régionale de santé d'Île-de-France, qui ont autorisé l'établissement à poursuivre son activité pendant un an.
![La maternité des Lilas obtient la prolongation de son habilitation à exercer 1 d96e4576 d43a 442f a55d ed7d41c09165](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2022/05/d96e4576-d43a-442f-a55d-ed7d41c09165-768x1024.jpg)
Sursis et soulagement pour les salarié·es comme pour les usager·ères de la maternité des Lilas, venu·es manifester vendredi 29 avril devant le ministère des Solidarités et de la Santé contre sa fermeture annoncée. Une délégation est repartie du ministère où elle a été reçue avec la certitude que l'établissement, pionnier de l'accouchement physiologique depuis 1964 et institution féministe, ne fermera pas le 2 juin, date à laquelle l'autorisation annuelle d'exercer arrivait à échéance.
« A l’issue de cette longue rencontre [avec la directrice adjointe de l'Agence régionale de santé RS de Seine-Saint-Denis et un représenant du ministère de la Santé, ndlr], nous avons obtenu une prolongation de l’habilitation d’un an grâce à l’application d’un décret prorogeant l’ensemble des autorisations d’exercice du fait de la crise sanitaire », indique Jeanne Barral, usagère qui a accouché à la mater des Lilas en 2020 et est fer de lance de la mobilisation pour sa survie. Une inspection de l'ARS devra intervenir pour confirmer cette autorisation, alors que des subventions publiques doivent encore être accordées pour que la structure puisse fonctionner jusqu'en mai 2023.
Lire aussi l Maternité des Lilas : un rassemblement devant le ministère de la Santé contre sa fermeture
Charge désormais à l'établissement de soumettre un projet au ministère portant sur l'avenir de la mater, aux prises avec des difficultés économiques chroniques et sise dans un bâtiment vétuste que l'ARS leur demande de quitter. Sur la nature de ce projet, la délégation reçue au ministère estime avoir été entendue, précise Jeanne Barral : « Nous avons pu exprimer nos exigences : la préservation du savoir-faire et du savoir-être exceptionnels développés au sein de cette maternité par son personnel depuis 1964, l’inscription de l’avenir de l’établissement dans la fidélité aux valeurs et aux combats portés par cet établissement depuis sa création. »
Garantir le savoir-accoucher des Lilas
Ces combats s'inscrivent dans un fonctionnement à taille humaine, puisque la maternité des Lilas, sous régime associatif et habilitée en niveau 1, ne réalise que 1200 accouchements par an, loin des structures hospitalières parfois présentées comme « usines à bébés ». Il s'agit premièrement de respecter le choix des femmes sur la façon dont elles souhaitent accoucher – ce qui fait chuter, dans la structure, les taux d'épisiotomies (0,5%, contre 20% en moyenne en 2016 en France) ou de césariennes (13%, contre 20,4% en moyenne en 2016 en France). Mais aussi, de laisser une place au père durant l'accouchement, tout comme de se battre pour le droit à l'avortement via le centre de planification familiale de l'établissement, qui en réalise 900 par an. De fait, pour les soutiens de la mater, « tout projet de reprise ou d’adossement qui n’offrirait par ces garanties ne saurait être envisagé ».