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©Akira Hojo

Violences sexuelles dans l’Église : 190 vic­times ont reçu une indemnisation

L’Inirr, l’Instance d’indemnisation des vic­times de pédo­cri­mi­na­li­té dans l’Église a publié un pre­mier bilan jeu­di. Il dévoile qu'au 1er mars 2023, 190 vic­times de vio­lences sexuelles ont reçu une répa­ra­tion d’un mon­tant moyen de 37.000 euros.

Mise en place il y a un an, l’Instance natio­nale indé­pen­dante de recon­nais­sance et de répa­ra­tion (Inirr), char­gée des répa­ra­tions et des indem­ni­sa­tions pour des faits de pédo­cri­mi­na­li­té dans l'Église, a publié hier son pre­mier rap­port annuel. Ce der­nier indique qu’au 1er mars 2023, 1 186 vic­times se sont adres­sées à l’Inirr, 404 sont actuel­le­ment sui­vies et 190 ont été indem­ni­sées sur déci­sion d’un col­lège com­po­sé de douze béné­voles. Un peu plus d’un mil­lier de demandes, c’est fina­le­ment très peu au regard des esti­ma­tions, éta­blies par le rap­port de la Commission indé­pen­dante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). Publié en octobre 2021, il fai­sait état de 330.000 per­sonnes agres­sées ou vio­lées dans les milieux catho­liques depuis les années 50.

Le rap­port annuel de l’Inirr a per­mis d’établir le pro­fil des vic­times indem­ni­sées. La moyenne d’âge des per­sonnes qui demandent des répa­ra­tions est de 63 ans et les dos­siers concernent 31 % de femmes. Concernant la nature des vio­lences sexuelles, 60% des situa­tions étu­diées par le col­lège de l'Inirr concernent un ou plu­sieurs viols. Et 58% des vio­lences se sont éta­lées sur plu­sieurs années. Ainsi, 21% d’entre elles ont duré plus de cinq ans. Le rap­port annuel de l'Inirr indique éga­le­ment que pour 54% des vic­times, ces vio­lences sexuelles ont débu­tées entre l’âge de 11 et 15 ans, à la puberté.

Réparations sym­bo­liques

Les indem­ni­sa­tions vont jusqu’à 60.000 euros et le mon­tant moyen des répa­ra­tions finan­cières est de 37.000 euros. Le rap­port de l’Inirr indique que 80 % des déci­sions vont au-​delà des 20.000 euros. « La répa­ra­tion inté­grale est dif­fi­cile voire impos­si­ble, détaille Marie Derain de Vaucresson, pré­si­dente de l’Inirr auprès de fran­cein­ter. C’est quelque chose qui a été for­mu­lé par les vic­times et qui a été pris en compte par les réfé­rents, les vic­times vou­laient par­ler de conso­la­tion et de par­ti­ci­pa­tion à leur apaisement. »

Cette der­nière sou­haite d'ailleurs déve­lop­per ce qu’elle appelle « les répa­ra­tions sym­bo­liques », de nature autre que finan­cière. « Beaucoup de vic­times sou­haitent témoi­gner », précise-​t-​elle. Ces « répa­ra­tions sym­bo­liques » passent par un tra­vail d’écriture, d’art-thérapie, l'obtention d'informations sur le pré­da­teur, d'excuses de la hié­rar­chie clé­ri­cale ou encore la fixa­tion de plaques mémo­rielles sur une Église. 

Lire aus­si I Crimes sexuels dans l’Église : payer permet-​il de réparer ?

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