Lors des réquisitions, le parquet avait demandé huit mois de prison avec sursis à l'encontre de la productrice Juliette Favreul pour « agression sexuelle par personne en état d’ivresse manifeste » à l’encontre de l’actrice Nadège Beausson-Diagne.
Selon une information de L'Obs, le tribunal judiciaire de Paris a relaxé ce mardi 23 mai Juliette Favreul, accusée par Nadège Beausson-Diagne d'agression sexuelle. A l'issue du procès de la productrice qui s'était tenu en mars dernier pour « agression sexuelle par personne en état d’ivresse manifeste » à l'encontre de l'actrice, le parquet avait requis huit mois de prison assortis d'un sursis probatoire de deux ans, d'une obligation de soin ainsi que d'une interdiction de contacter la plaignante.
Pour cette audience de délibéré, ni la mise en cause ni Nadège Beausson-Diagne n'étaient présentes. Cette dernière avait porté plainte contre Juliette Favreul dans la foulée d'une soirée du collectif 50/50, qui lutte pour plus de parité dans le cinéma, organisée dans l'appartement d'un membre de l'association à Paris. « J’étais en jupe, elle a mis alors sa main sur ma cuisse gauche et l’a remontée jusqu’à mon sexe, avec la volonté de me pénétrer, mais mon collant l’en a empêchée, même si j’ai clairement senti son doigt. Je suis restée figée deux ou trois secondes, puis j’ai pris sa main et l’ai repoussée violemment », livrait l'actrice le lendemain dans sa déposition aux enquêteur·trices, comme le rapporte cet article du Monde.
"Geste postcolonial"
Avant l’attouchement supposé, la productrice, en état d’ivresse selon de nombreux témoignages, aurait touché les cheveux de la comédienne noire, un acte violemment vécu par les femmes aux cheveux crépus pour sa symbolique raciste. A ce sujet, Juliette Favreul a admis lors du procès avoir passé la main dans les cheveux afros de l’actrice, indique L'Obs. « Je ne savais pas que c’était un geste postcolonial et offensant. J’ai toujours été complexée par mes cheveux… Je lui ai mis la main dans les cheveux… et c’est tout », avait-elle dit en sanglots, détaille le magazine.
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En ce qui concerne les faits d'agression sexuelle, que Juliette Favreul a toujours contesté, aucun témoin direct n'a corroboré la version de Nadège Beausson-Diagne mais des personnes présentes durant la soirée ont attesté de l'état de « sidération » de la comédienne.
Cette affaire a fait voler le collectif 50/50 en éclat. Un mois après la soirée du 11 mars, la totalité du conseil d’administration avait démissionné. Depuis, le collectif s’est entièrement renouvelé. Un nouveau bureau a été élu en juin dernier.