Dans un communiqué de presse, Claire Hédon, la Défenseure des droits, et Eric Delemar, son adjoint le Défenseur des enfants, s'inquiètent de l'état psychique des jeunes, malmené après trois ans de crise sanitaire. Tou·tes les deux appellent la Première ministre Elisabeth Borne à mettre en place un plan d'urgence.
Claire Hédon, la Défenseure des droits, et Eric Delemar, son adjoint le Défenseur des enfants, tirent la sonnette d'alarme. Dans un communiqué de presse diffusé mercredi, tou·tes les deux appellent la Première ministre Elisabeth Borne à mettre en place un plan d'urgence pour la santé mentale des jeunes. Il et elle s'appuient sur un rapport mensuel de Santé Publique France qui révèle que le passage aux urgences pour les gestes suicidaires, les idées suicidaires et les troubles de l’humeur pour les moins de 24 ans se maintient à un niveau élevé en mai, en comparaison aux trois années précédentes.
La Défenseure des droits et son adjoint dénoncent, en amont de la prise en charge des enfants et adolescent·es, « des défaillances des systèmes d’écoute et de recueil de la parole de l’enfant et de l’ensemble des actions de prévention qui auraient dû être mises en place pour protéger l’enfant en souffrance ». Et affirment que « certaines structures continuent de fermer des lits en pédopsychiatrie par manque de personnels et de moyens », selon les réclamations qui leur parviennent. Or, l’état psychique des enfants « s’aggrave », en particulier depuis le début de la crise sanitaire qui a « considérablement réduit les interactions sociales pourtant indispensables à leur construction psychique ».
Une série de recommandations
Claire Hédon et Eric Delemar indiquent donc avoir rappelé dans un courrier écrit à la nouvelle Première ministre les 29 recommandations qu’elle et il avaient formulées en novembre 2021. À savoir de conforter les maisons des adolescents dans chaque département et d’en sécuriser le financement. Ou encore de renforcer le personnel médical en établissement scolaire, par la présence de plus d’infirmières et de médecins.
« La Défenseure des droits et son adjoint Défenseur des enfants appellent à prendre la pleine mesure de la gravité de la situation et à agir urgemment pour sortir des approches fragmentaires et strictement sanitaires », concluent avec force les deux autorités.