Cour des comptes 2 2043 0566 0
© Wikimédia Commons

La Cour des comptes tacle la poli­tique éga­li­té femmes-​hommes du gouvernement

Pour la Cour des comptes, le gou­ver­ne­ment n'a per­mis que des « avan­cées limi­tées » et trop lentes en ce qui concerne l'égalité entre les femmes et les hommes. 

Dans un rap­port publié ce jeu­di, la Cour des comptes estime que la poli­tique d’égalité femmes-​hommes, menée depuis 2017 par le gou­ver­ne­ment Macron, se tra­duit « encore par des avan­cées limi­tées. » En effet, mal­gré « une mobi­li­sa­tion indé­niable », la poli­tique de l’exécutif sur cette ques­tion a sou­vent été vic­time d’erreurs de méthode.

Alors qu’Emmanuel Macron avait dési­gné l’égalité femmes-​hommes comme étant la grande cause de son quin­quen­nat en 2017, les magistrat·es pointent du doigt l’absence de poli­tique glo­bale et conti­nue sur la période 2017–2022. Dans son rap­port, la Cour des comptes relève une « diver­si­té de docu­ments stra­té­giques » qui n'ont pas été conso­li­dés par « une feuille de route unique. » « Alors que cette thé­ma­tique irrigue l’ensemble des poli­tiques publiques et devrait être prise en compte plus sys­té­ma­ti­que­ment, sa concep­tion à par­tir d’un cata­logue de mesures a conduit à en limi­ter la por­tée stra­té­gique », estiment les Sages.

La Cour des comptes révèle que le pilo­tage de la poli­tique d’égalité femmes-​hommes a été ren­du dif­fi­cile par « des lacunes dans la concep­tion des mesures elles-​mêmes. » Elle indique que, dans de nom­breux cas, les mesures visées « n’ont été assor­ties ni de moyens, ni de calen­drier de réa­li­sa­tion, ni d’indicateurs de résul­tats, ni de cibles, ce qui rend leur éva­lua­tion impos­sible ». Pour mener à bien une poli­tique éga­li­té femmes-​hommes, les Sages par­tagent quelques recom­man­da­tions dont celle de « conce­voir un pro­gramme inter­mi­nis­té­riel d’évaluation des actions menées par l’État et par les orga­nismes finan­cés par lui (minis­tère char­gé de l’égalité entre les femmes et les hommes). »

De légères avan­cés en matière de pro­tec­tion des vic­times de vio­lences conjugales

Les magistrat·es ont tout de même rele­vé des légères « avan­cées dans la lutte contre les vio­lences conju­gales et pour l’égalité pro­fes­sion­nelle. » Des mesures ont été déployées en matière de pro­tec­tion des vic­times de vio­lences conju­gales comme la mise en place de dis­po­si­tifs d'écoute et d'accompagnement ren­for­cés ou encore l’augmentation du nombre de places d’hébergement d’urgence. Les Sages saluent éga­le­ment l’accompagnement des auteur·es de vio­lences conju­gales qui sont pris en charge dans des centres spé­cia­li­sés. « D’autres mesures encore récla­mant un inves­tis­se­ment dans la durée pour faire évo­luer les men­ta­li­tés, comme celles rela­tives à la pré­ven­tion axée sur l’éducation, ont été peu mises en œuvre », estime la Cour des comptes.

Concernant les mesures rela­tives à l’égalité pro­fes­sion­nelle femmes-​hommes, leur effet n’est pas for­cé­ment per­cep­tible, « en rai­son de leurs délais de mise en œuvre et par­fois de leur com­plexi­té », d’après les magistrat·es. Dans le sec­teur public, des pro­grès ont été réa­li­sés pour iden­ti­fier les sources des écarts de rému­né­ra­tion consta­tés. Cependant, il reste « à mieux com­prendre les écarts en matière de primes et de pro­mo­tions pour agir sur d’éventuelles dis­cri­mi­na­tions », sou­lève la Cour des comptes. Du côté du sec­teur pri­vé, l’égalité pro­fes­sion­nelle a été envi­sa­gée sous l’angle des inéga­li­tés sala­riales et le minis­tère char­gé du tra­vail s’est mobi­li­sé sur la mise en place d’un index sur l’égalité des rémunérations

Lire aus­si l Ce que contient le nou­veau plan du gou­ver­ne­ment en faveur de l’égalité femmes-hommes

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.