Pour la Cour des comptes, le gouvernement n'a permis que des « avancées limitées » et trop lentes en ce qui concerne l'égalité entre les femmes et les hommes.
Dans un rapport publié ce jeudi, la Cour des comptes estime que la politique d’égalité femmes-hommes, menée depuis 2017 par le gouvernement Macron, se traduit « encore par des avancées limitées. » En effet, malgré « une mobilisation indéniable », la politique de l’exécutif sur cette question a souvent été victime d’erreurs de méthode.
Alors qu’Emmanuel Macron avait désigné l’égalité femmes-hommes comme étant la grande cause de son quinquennat en 2017, les magistrat·es pointent du doigt l’absence de politique globale et continue sur la période 2017–2022. Dans son rapport, la Cour des comptes relève une « diversité de documents stratégiques » qui n'ont pas été consolidés par « une feuille de route unique. » « Alors que cette thématique irrigue l’ensemble des politiques publiques et devrait être prise en compte plus systématiquement, sa conception à partir d’un catalogue de mesures a conduit à en limiter la portée stratégique », estiment les Sages.
La Cour des comptes révèle que le pilotage de la politique d’égalité femmes-hommes a été rendu difficile par « des lacunes dans la conception des mesures elles-mêmes. » Elle indique que, dans de nombreux cas, les mesures visées « n’ont été assorties ni de moyens, ni de calendrier de réalisation, ni d’indicateurs de résultats, ni de cibles, ce qui rend leur évaluation impossible ». Pour mener à bien une politique égalité femmes-hommes, les Sages partagent quelques recommandations dont celle de « concevoir un programme interministériel d’évaluation des actions menées par l’État et par les organismes financés par lui (ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes). »
De légères avancés en matière de protection des victimes de violences conjugales
Les magistrat·es ont tout de même relevé des légères « avancées dans la lutte contre les violences conjugales et pour l’égalité professionnelle. » Des mesures ont été déployées en matière de protection des victimes de violences conjugales comme la mise en place de dispositifs d'écoute et d'accompagnement renforcés ou encore l’augmentation du nombre de places d’hébergement d’urgence. Les Sages saluent également l’accompagnement des auteur·es de violences conjugales qui sont pris en charge dans des centres spécialisés. « D’autres mesures encore réclamant un investissement dans la durée pour faire évoluer les mentalités, comme celles relatives à la prévention axée sur l’éducation, ont été peu mises en œuvre », estime la Cour des comptes.
Concernant les mesures relatives à l’égalité professionnelle femmes-hommes, leur effet n’est pas forcément perceptible, « en raison de leurs délais de mise en œuvre et parfois de leur complexité », d’après les magistrat·es. Dans le secteur public, des progrès ont été réalisés pour identifier les sources des écarts de rémunération constatés. Cependant, il reste « à mieux comprendre les écarts en matière de primes et de promotions pour agir sur d’éventuelles discriminations », soulève la Cour des comptes. Du côté du secteur privé, l’égalité professionnelle a été envisagée sous l’angle des inégalités salariales et le ministère chargé du travail s’est mobilisé sur la mise en place d’un index sur l’égalité des rémunérations
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