emmanuel macron
Emmanuel Macron © DR

Handicap : le président-​candidat Macron entend « bou­ger » sur la décon­ju­ga­li­sa­tion de l’AAH

Emmanuel Macron a décla­ré ce matin vou­loir « bou­ger » sur la décon­ju­ga­li­sa­tion de l’Allocation adulte han­di­ca­pé (AAH). LREM était jusqu'ici le seul par­ti à s'opposer à la dés­in­dexa­tion du mon­tant de l'allocation des adultes porteur·euses d'handicap sur le reve­nu de leur conjoint·e.

Invité de Franceinfo dans l’émission « Elysée 2022 : les matins pré­si­den­tiels » ce ven­dre­di 15 avril, le can­di­dat à sa réélec­tion Emmanuel Macron a chan­gé de dis­cours sur l'Allocation adulte han­di­ca­pé (AAH). Interrogé par Lucie Carrasco, une créa­trice de mode en situa­tion de han­di­cap qui lui deman­dait avec un brin de cynisme si elle devait choi­sir entre se marier avec l’homme de sa vie ou conser­ver son allo­ca­tion d’adulte han­di­ca­pée, le pré­sident can­di­dat s’est vou­lu lyrique – « Choisissez l’amour » – avant de reprendre son sérieux. « Ce qui est vrai, c'est que ça [la conju­ga­li­sa­tion de l'AAH] crée une situa­tion aber­rante pour les per­sonnes en situa­tion de han­di­cap, donc on va le bou­ger » affirme-​t-​il.

Aujourd’hui, les per­sonnes en situa­tion de han­di­cap voient leur Allocation adulte han­di­ca­pé (AAH) indexée sur le reve­nu de leur conjoint·e s’iels offi­cia­lisent leur couple. Lorsque ce der­nier gagne plus de 2 200 euros, l’AAH est entiè­re­ment sup­pri­mée, créant une situa­tion de forte dépen­dance finan­cière. Pour cette rai­son, et parce qu'elle oblige les per­sonnes han­di­ca­pées à devoir faire des choix dou­lou­reux à l'instar de Lucie, la décon­ju­ga­li­sa­tion de l’AAH est l’une des grandes reven­di­ca­tions des asso­cia­tions de per­sonnes porteur·euses d'handicap.

Durant le man­dat pré­si­den­tiel, une pro­po­si­tion de loi impul­sée par une péti­tion ayant recueilli plus de 100 000 signa­tures avait visé à exclure les reve­nus du conjoint dans l’AAH avait été adop­tée en pre­mière lec­ture à l’Assemblée et au Sénat. Mais elle avait été blo­quée en juin der­nier par le gou­ver­ne­ment. La République en Marche avait ensuite reje­té une nou­velle fois la pro­po­si­tion de loi à Assemblée natio­nale le 7 octobre 2021, sous pré­texte qu'elle était « inéqui­table » (car pro­fi­tant à tous·tes de façon indis­tincte). Malgré les cri­tiques de l'ensemble de la classe poli­tique, la majo­ri­té pré­si­den­tielle s'accrochait alors au prin­cipe de la prise en compte de la situa­tion fami­liale dans l'octroi d'aides.

Lire aus­si : Déconjugalisation de l'AAH : « Les dépu­tés qui ne prennent pas le train en marche le regret­te­ront par la suite »

La décla­ra­tion d'Emmanuel Macron pour­rait être donc pour les concerné·es une bonne nou­velle. Si tant est qu’elle soit sui­vie d’actes : aucune men­tion à ce pro­pos dans le pro­gramme du président-​candidat et autant de décla­ra­tion à ce sujet jusqu'à ce matin. Là où tous·tes les autres candidat·es s'étaient déjà prononcé·es en faveur de la déconjugalisation. 

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.