Fragilisés par l’inflation, les centres sociaux appellent à la mobilisation générale, mercredi, face à un manque de moyens.
Répartis sur l’ensemble du territoire, ces centres – plus de deux mille au total – proposent des activités sociales, éducatives, culturelles et familiales. Ils sont financés essentiellement par la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) et les collectivités locales. Or, à l’heure actuelle, ce soutien financier “n’est pas à la hauteur et ne nous permet pas de remplir nos missions”, déclare Tarik Touahria, président de la Fédération des centres sociaux de France (FCSF). Les centres sociaux ont donc appelé, ce mercredi, à une mobilisation générale pour lutter contre leur manque de moyens qui, selon eux, est à même de mettre en péril leur mission d’entraide et de cohésion sociale.
“On a à la fois l’inflation et des financements qui n’augmentent pas, voire qui baissent à certains endroits, on est de plus en plus mal, souligne le président de la FCSF. Et on a parallèlement la nécessité de revaloriser nos salariés compte tenu de la perte d’attractivité de ces métiers”.
La FCSF demande “un fonds de soutien exceptionnel de 65 millions d’euros” et la mise en place d’un “financement pérenne”, faute de quoi des centres devront fermer ou seront contraints de réduire leurs activités, selon M. Touahria. “Cela pourrait se traduire par une capacité d’accueil des enfants revue à la baisse, l’annulation d’animations culturelles ou encore la fermeture d’ateliers de formation linguistique”, liste-t-il.
Une situation "intenable"
Des événements et manifestations étaient prévus mercredi dans une cinquantaine de départements. À Paris, un rassemblement devait se tenir place de la République en début d’après-midi.
En Charente-Maritime, où les vingt-quatre centres sociaux du département seront fermés, la situation est “intenable”, déclare Barbara Provost, déléguée fédérale des centres. Au total, vingt-trois d’entre eux ont démarré l’année avec un budget prévisionnel déficitaire, pour un total de 2,2 millions d’euros.
“On a un centre en zone rurale qui vient d’entrer en procédure de redressement judiciaire, il y a une vraie menace de fermeture”, souligne Mme Provost. “Si cela continue [la baisse des subventions publiques et l’inflation, ndlr], on va s’orienter soit vers une fermeture administrative, soit vers des licenciements. C’est tout un tas de services à la population qui sont en péril”.