Jusqu'en mars 2023, 150 citoyen·nes tiré·es au sort vont plancher sur la fin de vie en France, lors d'une nouvelle Convention citoyenne. Tou·tes sont réuni·es pendant trois jours à Paris, jusqu'à dimanche, pour participer à un premier week-end de travail.
Trois ans après la Convention citoyenne pour le climat, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a été chargé par Emmanuel Macron, en septembre dernier, d'organiser une Convention citoyenne sur la fin de vie, afin d'amorcer une réflexion sur l'aide active à mourir, sujette à débats en France.
En tout, 150 citoyen·nes ont été tiré·es au sort afin de « directement apporter leur vécu, s’informer de manière éclairée, approfondir pour construire du dialogue, débattre, et enfin esquisser des perspectives et des consensus » pour réaliser un état des lieux sur la fin de vie dans l'Hexagone, précise le CESE sur son site internet. Comme pour la Convention citoyenne pour le climat, ces personnes sont « représentatives de la diversité de la population française », affirme le CESE. Tou·tes sont réuni·es pendant trois jours à Paris, jusqu'à dimanche, pour participer à un premier week-end de travail, une phase « d’appropriation et de rencontres ».
Pour piloter ce dispositif, le CESE a désigné un Comité de gouvernance, avec à sa tête Claire Thoury, cadre associative et membre du CESE. Le Comité regroupe des membres du CESE, mais aussi du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), des personnes issues du milieu de la recherche universitaire, ou encore un membre du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV). Ce Comité de gouvernance devra assurer le suivi de la Convention citoyenne et « veiller aux principes de transparence et de neutralité », précise le CESE.
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« Avancer de manière apaisée »
Interrogé au cours de la présidentielle sur la question de la fin de vie, Emmanuel Macron avait estimé qu’une Convention citoyenne serait adaptée pour trancher le débat. « Sur ce sujet, je souhaite que nous puissions avancer de manière apaisée » avait-il souligné en ajoutant que « sur la base des conclusions » d'une telle Convention, il soumettrait « à la représentation nationale ou au peuple le choix d'aller au bout du chemin qui sera préconisé », ouvrant donc la voie à un référendum.
En Europe, plusieurs pays ont autorisé une aide active à mourir, comme la Suisse, les Pays-Bas, la Belgique, l'Espagne ou le Luxembourg. Dans le reste du monde, cela est également le cas au Canada, en Nouvelle-Zélande et dans certains États américains (Oregon, Washington, Vermont, Californie, Colorado…).
En France, deux autres phases suivront cette première pour la Convention citoyenne sur la fin de vie : une deuxième phase de délibération et une troisième phase d’harmonisation et restitution des travaux. Un rapport devra ensuite être présenté à la Première ministre Élisabeth Borne en mars 2023.
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