L’enseigne de la grande distribution a annoncé, mardi 18 avril au Parisien, mettre en place dès cet été des congés spéciaux en cas d’endométriose, de fausse couche ou dans le cadre d’une procréation médicalement assistée (PMA).
L’enseigne de la grande distribution Carrefour va mettre en place, dès cet été, des congés spéciaux à destination de ses salarié·es souffrant d’endométriose, en cas de fausse couche ou encore dans le cadre d’une procréation médicalement assistée (PMA), a annoncé Le Parisien mardi 18 avril. En France en 2021, l'entreprise comptait plus de 50 000 salarié·es.
Pour l’endométriose, il sera proposé aux salarié·es jusqu’à douze jours d’absence autorisée par an, à condition de présenter un document attestant d’une situation de handicap reconnue par l’entreprise, comme une reconnaissance de la qualité de travailleur·euse handicapé·e (RQTH), une carte d’inclusion ou encore une attestation d’invalidité délivrée par la Caisse primaire d’assurance maladie. Ces congés seront par ailleurs financés par l’entreprise, indique Le Parisien.
Trois jours d’absence en cas de fausse couche
Trois jours d’absence seront aussi accordés en cas de fausse couche ainsi qu’une journée après l’implantation d’un embryon dans le cadre d’une PMA. Les personnes concernées par ces situations devront se signaler auprès de leur supérieur·e, détaille le quotidien, qui précise que le motif restera confidentiel.
Le congé pour fausse couche instauré par Carrefour n’est pas inédit en France. En mai dernier, l’entreprise de conseil des enseignes de retail Critizr a accordé pour la première fois cinq jours de repos pour toutes ses salariées ainsi que leur conjoint·e à la suite d’une fausse couche. Mais c’est la première fois qu’il est instauré dans une grande entreprise comme Carrefour.
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Si le dispositif mis en place par Carrefour est donc une avancée novatrice dans l’accompagnement des salarié·es, il devra cependant passer par une « véritable évolution des mentalités » au sein de l’enseigne de grande distribution, souligne une source de Carrefour auprès du Parisien. « Nous allons lancer une grande campagne de mobilisation, car les managers ne savent pas toujours ce que les femmes peuvent endurer », affirme en ce sens Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour. Concrètement, un livret de formation et de sensibilisation sera prochainement délivré aux manager·euses et emloyé·es de l’entreprise.
Vers un congé menstruel ?
Chez Carrefour, aucun congé menstruel en cas de règles douloureuses n’est en revanche prévu pour le moment. Sur le sujet, les député·es socialistes Mickaël Bouloux (Ille-et-Vilaine) et Fatiha Keloua Hachi (Seine-Saint-Denis) ont récemment engagé une réflexion autour de l’inscription, dans le code du travail, d’un congé menstruel en s’inspirant du modèle espagnol – le 16 février dernier, la chambre basse espagnole a effectivement adopté une loi créant un congé menstruel pour les femmes souffrant de règles douloureuses.
Mickaël Bouloux et Fatiha Keloua Hachi ont annoncé début mars qu’il·elle vont mener une vingtaine d’auditions à l’Assemblée nationale sur le sujet. En attendant une possible avancée nationale, au niveau local, certaines villes ont déjà franchi le pas. Les employé·es de la mairie de Saint-Ouen souffrant de règles douloureuses ou d’endométriose peuvent ainsi bénéficier d’un congé ou d’un aménagement de leur temps de travail depuis le 27 mars.
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