Dans la nuit de jeudi à vendredi, Michel Pialle, le mari de Karine Esquivillon, disparue depuis trois mois, est passé aux aveux devant les gendarmes de la section de recherches de Nantes, après avoir pourtant contesté toute implication dans la disparition de son épouse.
Un terrible dénouement, après trois mois d'enquête. Le corps de Karine Esquivillon, la mère de famille de 54 ans qui avait disparu le 27 mars dernier en Vendée, a été retrouvé ce vendredi dans un bois du département, après les aveux de son mari, Michel Pialle, qui a reconnu l'avoir tuée, révèle Le Parisien.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le brocanteur en ligne de 51 ans est passé aux aveux, après avoir pourtant contesté toute implication dans la disparition de son épouse lors de ses premières auditions : il a évoqué devant les gendarmes de la section de recherches de Nantes un accident à l'arme à feu, dans des circonstances encore floues. Le cinquantenaire les a ensuite conduit·es dans un bois de Vendée où il avait dissimulé le corps.
Il doit être présenté aux deux juges d’instruction chargés du dossier ouvert pour « enlèvement et séquestration » ainsi que « meurtre » ce vendredi matin au palais de justice de La-Roche-sur-Yon. Il risque une mise en examen et un placement en détention provisoire.
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Un récit incohérent
Michel Pialle a épousé Karine Esquivillon, une ancienne employée en hôpital devenue mère au foyer, au début des années 2000. Ils ont eu trois enfants ensemble. La mère de famille était introuvable depuis le 27 mars. Elle avait été vue pour la dernière fois à son domicile de Maché, un lieu-dit de La Malnoue, en Vendée. C’est son époux, Michel Pialle, dont elle était séparée mais avec qui elle vivait toujours, qui avait déclaré sa disparition aux gendarmes le 3 avril. Ce dernier affirmait qu'elle avait quitté leur domicile volontairement, pour se reposer entre les Landes et la Gironde, ne supportant plus de vivre avec un homme dont elle s'était séparée depuis quatre ans mais avec qui elle continuait de cohabiter par habitude.
Son récit, truffé d'incohérences selon les informations du Parisien, était au centre des investigations des gendarmes ces dernières semaines. Le cinquantenaire se trompait dans les dates, les faits, ce qu’il avait vu ou n’avait pas vu de la prétendue fuite de sa femme, en fonction de ses interlocuteur·trices. Le 9 avril, le maire de Maché avait également découvert le téléphone de la disparue jeté au fond d’un fossé au bord de la route, à quelques mètres d’une aire de covoiturage. L’appareil, encore allumé mais vidé de sa carte SIM, a permis aux enquêteur·trices de se rendre compte qu'entre le 27 mars et le 9 avril il a été éteint et rallumé à plusieurs reprises, activant alors les mêmes relais téléphoniques que celui de Michel Pialle. Comme si les deux appareils se suivaient ou étaient utilisés par la même personne. Les relais activés dans le secteur de la Maché contredisaient, en outre, la thèse du voyage de Karine Esquivillon.
L'information judiciaire, qui doit encore se poursuivre pendant plusieurs mois, doit permettre de savoir si Michel Pialle a réellement tué par accident son épouse, comme il l'a affirmé aux gendarmes ce vendredi. Selon Le Parisien, les enquêteur·trices ont aussi envisagé un crime lié à la peur d’une séparation.
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