child and parent hands photography

Deuil péri­na­tal : les parents peuvent désor­mais don­ner leur nom de famille à leur enfant mort-né

Une « très belle avan­cée » pour les asso­cia­tions accom­pa­gnant les parents dans le deuil péri­na­tal car jusqu’à pré­sent, seul un pré­nom sym­bo­lique pou­vait être don­né à un·e enfant mort-né·e.

« L’enfant né sans vie n’est pas rien. Il appar­tient à la famille » plai­dait le ministre de la Justice, Éric Dupond-​Moretti, lors du vote de la loi au Parlement le mois der­nier. Avec la paru­tion, ce 7 décembre, de l’article au Journal offi­ciel, un·e enfant mort-né·e pour­ra désor­mais por­ter le nom de famille de ses parents. Cette mesure vise selon le garde des Sceaux à « ne pas ajou­ter l’oubli à l’insupportable tra­gé­die » et per­met­tra ain­si d’inclure offi­ciel­le­ment l’enfant au sein de la famille. 

Une « très belle avan­cée » pour les asso­cia­tions accom­pa­gnant les familles dans le deuil péri­na­tal. « On s'aperçoit qu'on avance sur le plan natio­nal pour que le deuil péri­na­tal ne soit plus un tabou insou­te­nable », sou­tient à Causette Sonia Lamourroux, copré­si­dente de l’association Ailes d’anges 43, qui a sui­vi avec inté­rêt le par­cours du texte dépo­sé en décembre 2020 par la séna­trice cen­triste Anne-​Catherine Loisier. 

Lire aus­si : Deuil péri­na­tal : l’entraide des parents iso­lés face au traumatisme

Jusqu’à pré­sent l’enfant mort-né·e – au-​delà de la quin­zième semaine de gros­sesse – ne pou­vait béné­fi­cier que d’un pré­nom sym­bo­lique sur « l’acte d’enfant sans vie » qui rem­place son acte de nais­sance. Mais aucun nom, ne pou­vait y être acco­lé, le droit fran­çais inter­di­sant jusque là qu’un indi­vi­du obtienne une per­son­na­li­té juri­dique s’il n’est pas « né, vivant et viable ».

Aucun effet juridique

Il pour­ra désor­mais figu­rer sur l'acte d'enfant sans vie, « à la demande des père et mère, le ou les prénom(s) de l’enfant ain­si qu’un nom qui peut être soit le nom du père, soit le nom de la mère, soit leurs deux noms acco­lés dans l’ordre choi­si par eux dans la limite d’un nom de famille pour cha­cun d’eux », indique le texte ajou­té au cœur de l’article 79–1 du code civil. L’inscription du nom ne com­porte cepen­dant « aucun effet juri­dique », est-​il pré­ci­sé dans le texte. Un moyen d’écarter toutes confu­sions en matière de suc­ces­sion. « Ça reste sym­bo­lique mais c'est une recon­nais­sance essen­tielle dans le che­mi­ne­ment du deuil, assure Sonia Lamourroux. C'est impor­tant qu'il n'y ait plus de dif­fé­rences entre les enfants d'une même fratrie. »

Les parents dont l’enfant est mort-​né dans le pas­sé pour­ront éga­le­ment ajou­ter leur nom de famille aux actes déjà dres­sés puisque cette loi est rétro­ac­tive. Pour l'heure, la copré­si­dente de l’association Ailes d’anges 43 a déjà reçu deux demandes de familles dési­reuses d'inscrire leur nom de famille sur l'acte de leur enfant. « Ce sera effec­tif d'ici un mois ou deux, le temps que le ser­vice public mette cela en place », pré­cise Sonia. Un pro­chain décret devra per­mettre quant à lui de com­plé­ter éga­le­ment le livret de famille. 

Lire aus­si : Vers une recon­nais­sance du terme « parange » pour les parents ayant per­du un enfant ?

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