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© Capture écran X/@ArielWeilT

Des mains rouges taguées sur le Mémorial de la Shoah et des façades à Paris

Des mains rouges ont été taguées sur le Mur des Justes à l’extérieur du Mémorial de la Shoah et sur plu­sieurs bâti­ments du quar­tier his­to­rique juif à Paris, inci­tant les auto­ri­tés muni­ci­pales à sai­sir la jus­tice ce mardi.

Mardi 14 mai, des mains rouges ont été taguées sur le Mur des Justes, à l’extérieur du mémo­rial de la Shoah, à Paris. “Cette nuit, le Mur des Justes du Mémorial de la Shoah a été van­da­li­sé”, a affir­mé dans un com­mu­ni­qué la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) en condam­nant des “actes inqua­li­fiables”. “Des mains rouge sang ont été peintes sur le Mur des Justes au Mémorial de la Shoah”, a détaillé le pré­sident du Conseil repré­sen­ta­tif des ins­ti­tu­tions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, dans un mes­sage sur X, dénon­çant un acte “abject”. Une pho­to pos­tée en illus­tra­tion montre une ving­taine de mains rouges peintes sous les plaques lis­tant les noms des 3 900 hommes et femmes ayant contri­bué à sau­ver des Juif·ves pen­dant la Seconde Guerre mondiale.

Les tags, appo­sés sur ce Mur des Justes – qui se situe dans l’allée joux­tant le Mémorial –, étaient en cours d’effacement mar­di en fin de mati­née, a consta­té un pho­to­graphe de l’AFP. Mais “une dizaine” d’autres lieux ont éga­le­ment été tagués dans le quar­tier du Marais, du “type écoles ou crèches”, a affir­mé à l’AFP Ariel Weil, le maire PS de Paris Centre, sec­teur qui regroupe les quatre pre­miers arron­dis­se­ments de la capi­tale. Ce ne sont “que des lieux autour du Mémorial de la Shoah, dans le quar­tier tra­di­tion­nel juif”, a‑t-​il ajou­té, pré­ci­sant avoir “deman­dé à por­ter plainte pour tous les lieux”. Anne Hidalgo a elle aus­si indi­qué avoir pro­cé­dé au signa­le­ment à la pro­cu­reure de Paris de ces actes “poten­tiel­le­ment consti­tu­tifs du délit d’injure publique à carac­tère anti­sé­mite”, confor­mé­ment aux dis­po­si­tions pré­vues à l’article 40 du Code de pro­cé­dure pénale.

"Insupportable"

“Cette dégra­da­tion du Mémorial de la Shoah, sym­bole des mains ensan­glan­tées des ter­ro­ristes qui ont lyn­ché deux sol­dats israé­liens en octobre 2000, résonne comme un cri de ral­lie­ment hai­neux contre les Juifs”, a déplo­ré le pré­sident du Crif. Le sym­bole des “mains rouges” avait été au cœur d’une polé­mique, fin avril, lorsque des étu­diants de Sciences Po Paris avaient exhi­bé leurs paumes peintes en rouge devant l’école, comme un appel au cessez-​le-​feu dans la bande de Gaza selon eux. Mais plu­sieurs voix s’étaient éle­vées pour dénon­cer une allu­sion au lyn­chage de deux sol­dats israé­liens à Ramallah en 2000. “À tous ceux qui disaient que les mains rouges n’étaient pas un sym­bole anti­sé­mite […], les voi­là appo­sées sur le Mur des Justes”, a écrit sur X la porte-​parole du gou­ver­ne­ment, Prisca Thevenot, qui a déplo­ré “l’antisémitisme dans sa forme la plus débri­dée”.

Lire aus­si l Le gou­ver­ne­ment lance des “assises de lutte contre l’antisémitisme”

L’émotion est vive au sein de la com­mu­nau­té juive, qui a condam­né ces tags, décou­verts le jour anni­ver­saire de la rafle du billet vert – qui avait consti­tué la pre­mière arres­ta­tion mas­sive de Juif·ves le 14 mai 1941 à Paris. La pro­fa­na­tion du Mur des Justes “est insup­por­table”, a affir­mé sur X le pré­sident de la branche fran­çaise de B’Nai B’Rith (ONG juive fon­dée aux États-​Unis au XIXe siècle), Philippe Meyer, qui a vu là “un signe de plus de cette haine anti-​juive décom­plexée et ali­men­tée par les pyro­manes d’extrême gauche”. Ces tags viennent “relan­cer une polé­mique mor­ti­fère et sur­tout faire l’apologie de mas­sacres de juifs”, a esti­mé l’Union des étu­diants juifs de France (UEJF). Le pré­sident du Fonds social juif uni­fié (FSJU), Ariel Goldmann, a déplo­ré “la confir­ma­tion si besoin que anti­sio­nisme = anti­sé­mi­tisme”. La Licra, elle, a esti­mé sur X que “pro­vo­ca­tion à la haine, opé­ra­tion de désta­bi­li­sa­tion ou ingé­rence étran­gère, les auteurs de ces souillures auront à répondre de leurs actes délic­tueux, moti­vés par la haine et la volon­té de divi­ser”.

En octobre, la décou­verte d’étoiles de David taguées sur des immeubles en région pari­sienne avait fait craindre une conta­gion du conflit israélo-​palestinien. Mais l’affaire, pour laquelle un couple de Moldaves a été inter­pel­lé, a fina­le­ment été impu­tée par les auto­ri­tés fran­çaises à une opé­ra­tion pilo­tée par les ser­vices de sécu­ri­té russes (FSB).

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