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Collectif 50/​50 : après une accu­sa­tion d’agression sexuelle, quel ave­nir pour l’association ?

Dans une longue enquête, Le Monde révèle les dis­sen­sions qui ont émer­gé au sein du Collectif 50/​50 après l'accusation d'agression sexuelle d'une comé­dienne diri­gée contre une pro­duc­trice. Des élec­tions doivent désor­mais se tenir après la démis­sion de l'ensemble du conseil d'administration.

D'abord six démis­sions. Puis le retrait de l'ensemble du conseil d'administration (CA), comme l'a révé­lé Le Film Français. En quelques jours, le Collectif 50/​50 a été ren­ver­sé par une grave crise, après la révé­la­tion d'une accu­sa­tion d'agression sexuelle au sein même de cette asso­cia­tion qui œuvre pour plus d'égalité entre les hommes et les femmes dans le milieu du ciné­ma, et contre les vio­lences sexistes et sexuelles.

Le 11 mars der­nier, à la suite d’un dîner infor­mel orga­ni­sé à la veille d’un sémi­naire cen­sé recréer du lien entre les adhérent·es, une membre du col­lec­tif accuse l’une de ses admi­nis­tra­trices de l’avoir agres­sée sexuel­le­ment. Dans une longue enquête, Le Monde révèle, ce mer­cre­di, les iden­ti­tés de la plai­gnante et de l’accusée. Dans un pre­mier temps, le col­lec­tif avait déci­dé de ne pas don­ner les noms des deux pro­ta­go­nistes, comme l’expliquait une source à Libération. Le quo­ti­dien du soir livre, lui, quelques détails de la soi­rée, sou­li­gnant qu’avant l’attouchement sup­po­sé, la pro­duc­trice, en étant d’ivresse selon de nom­breux témoi­gnages, a tou­ché les che­veux de la comé­dienne noire, un acte vio­lem­ment vécu par les femmes aux che­veux cré­pus pour sa sym­bo­lique raciste. 

À lire aus­si I Collectif 50/​50 : une admi­nis­tra­trice visée par une plainte pour agres­sion sexuelle

Après la plainte de la vic­time, dépo­sée le len­de­main, une enquête de fla­grance est menée et la mise en cause enten­due lors d’une garde à vue. Ladite pro­duc­trice recon­naît lui avoir tou­ché les che­veux mais nie l’agression sexuelle. Un pro­cès doit se tenir dans plu­sieurs mois, le 14 sep­tembre pro­chain, pour « agres­sion sexuelle par per­sonne en état d’ivresse manifeste ». 

Deux camps

Au cours de son enquête, Le Monde met en lumière les ten­sions qui ont émer­gé entre deux camps du Collectif 50/​50. L'un est per­sua­dé que le conseil d'administration doit démis­sion­ner et por­ter l'affaire devant l'ensemble des adhérent·es lors d'une assem­blée géné­rale (AG) extra­or­di­naire. Faire preuve de trans­pa­rence et de res­pon­sa­bi­li­té. L'autre penche évi­dem­ment pour la trans­pa­rence, mais sou­haite res­ter en place afin de gérer la crise, éga­le­ment per­sua­dé que démis­sion­ner vali­de­rait la thèse de la culpa­bi­li­té de l'accusée. Les unes argu­mentent qu'il faut croire la parole des plai­gnantes. Les autres que l'accusation ne peut pas valoir preuve. Le tout dans un contexte où les deux pro­ta­go­nistes sont raci­sée pour la vic­time et blanche pour l'accusée.

Des ten­sions qui ont culmi­né au moment d'une assem­blée géné­rale, le 23 avril, où l'épisode est évo­qué devant tous·tes les adhérent·es. Les per­sonnes pré­sentes sont par­ta­gées entre la sidé­ra­tion et la colère d'apprendre l'existence de cette plainte au bout d'un mois. Les mêmes argu­ments s'échangent et l'AG se ter­mine sans vote ni déci­sion. « On se retrouve devant les mêmes sys­tèmes de défense que quand c’est un homme qui est accu­sé », s'indignent cer­taines, quand d'autres, comme la réa­li­sa­trice Agnès Jaoui, membre du CA, s'inquiète : « Passer d’un monde où on bafoue la parole de la vic­time à un monde où elle devient toute-​puissante n’est pas sou­hai­table. »

Avant sa démis­sion, les membres res­tantes du conseil d'administration avaient annon­cé l'élaboration d'un règle­ment interne. Des élec­tions pour élire un nou­veau conseil d'administration doivent éga­le­ment se tenir très pro­chai­ne­ment. À quelques semaines du Festival de Cannes, où l'association fémi­niste était née en 2018, le Collectif 50/​50 est-​il en fin de vie ? Pour une scé­na­riste, inter­ro­gée par Le Monde, « il va sor­tir quelque chose de posi­tif de tout ça ».

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