Mise à jour du 25/02/22 : Le Parlement a voté, jeudi soir, le texte, lors d'une ultime lecture à l'Assemblée nationale. La proposition de loi a été adoptée par 69 voix pour, une contre et deux abstentions.
Mise à jour du 27/01/22 : L'Assemblée nationale a donné son feu vert à la proposition de loi pour garantir l'égalité et la liberté dans l'attribution et le choix du nom, dans la nuit de mercredi à jeudi, par 49 voix contre 5 et 2 abstentions.
La proposition de loi pour garantir l’égalité et la liberté dans l’attribution et le choix du nom est examinée, ce mercredi après-midi, à l’Assemblée nationale. Elle entend permettre aux personnes majeures de changer leur nom de famille pour prendre ou ajouter celui de leur deuxième parent.
« Une réforme simple, non coûteuse, de liberté et d’égalité, mais qui touche aussi à l’intime. » C’est avec ces mots que le député LREM Patrick Vignal avait qualifié, mi-janvier en commission, la proposition de loi pour garantir l’égalité et la liberté dans l’attribution et le choix du nom. Ce texte qu’il porte, à haute valeur symbolique, sera étudié ce mercredi après-midi à l’Assemblée nationale. Il consiste, tout simplement, à ce qu’une personne, à sa majorité, puisse prendre le nom de son deuxième parent, soit en l’ajoutant à son nom actuel, soit en le substituant.
La mesure permettrait de renforcer et de rétablir « l’égalité entre les femmes et les hommes », avait affirmé l’élu de l’Hérault sur BFM-TV. Avant d’expliquer : « Quand un couple fait un enfant, huit fois sur dix, l’enfant ne porte que le nom du père. Lorsque ça se passe très bien dans le couple, le père et la mère font une déclaration commune et l’enfant peut porter les deux noms. C’est le cas en Espagne. Mais très souvent, ça ne se passe pas forcément bien. On reçoit beaucoup de témoignages par mail. J’ai l’exemple d’une fille qui, entre ses 3 et 6 ans, a été abusée sexuellement par son père, aujourd’hui en prison. Sa mère ne peut pas changer son nom et cette petite, quand on donne tous les jours le nom de son bourreau, se met à hurler. »
Un véritable « espoir », selon lui, pour les personnes victimes de violences ou d’abandons de la part de leur géniteur. Et qui changerait également le rapport de force au sein du couple.
Une procédure plus rapide et simplifiée
Aujourd’hui, pour demander à changer son nom de famille, il est nécessaire d’avoir un motif considéré comme légitime, qui peut être de l’ordre de l’affectif, peut-on lire sur le site Service public, de l’administration française : un nom ridicule ou péjoratif, rendu célèbre dans les médias ou qui rappelle la gravité des actes pour lesquels un parent a été condamné. Il faut ensuite publier la demande au Journal officiel et l’adresser au ministère de la Justice. La proposition de loi simplifie cette longue démarche : il suffira simplement de se rendre en mairie pour remplir un document Cerfa.
Devant les critiques sur la filiation émises par certain·es député·es, Patrick Vignal avait affirmé, en commission, que la procédure resterait « très encadrée » et qu’elle demeurerait « dans le cadre familial ». Elle ne permettrait pas non plus le recours « à un nom fantaisiste ». Ce qui est, par exemple, le cas en Suède, où un nom peut être créé de toute pièce, en réunissant ceux des deux parents, rapporte Ouest-France.
Après son examen aujourd’hui à l’Assemblée nationale, le texte, qui bénéficie d’une procédure accélérée, passera devant le Sénat le 15 février.