people in seashore
©Pascal Bernardon

Canicule : le gou­ver­ne­ment pré­sente son plan pour anti­ci­per les vagues de chaleur

Le gou­ver­ne­ment a dévoi­lé ce jeu­di matin les 15 actions phares de son plan natio­nal d’anticipation des vagues de cha­leur, en se foca­li­sant sur les popu­la­tions plu­tôt que sur l'environnement. Elles seront effec­tives dès cet été.

Anticiper les pro­chaines vagues de cha­leur pour pro­té­ger les popu­la­tions. C’est l’objectif du nou­veau plan pré­sen­té ce jeu­di 8 juin par le ministre de la Transition éco­lo­gique et de la Cohésion des ter­ri­toires Christophe Béchu. Sur fran­cein­fo, le ministre a dévoi­lé plu­sieurs des « 15 actions phares » de ce plan inédit. Elles seront effec­tives dans les pro­chaines semaines. 

Symptôme de l'urgence cli­ma­tique, l’année 2022 a été la plus chaude jamais enre­gis­trée en France. Après celui de 2003, l'été der­nier a d'ailleurs été le deuxième plus chaud avec trente-​trois jours de cani­cule qui ont pro­vo­qué 11.000 décès. Depuis la cani­cule de 2003 qui a cau­sé 15.000 décès, la France avait adop­té un plan cani­cule avec quatre niveaux de gra­vi­té. Mais ce der­nier cou­vrait seule­ment les aspects sani­taires, c’est-à-dire les gestes à adop­ter lorsqu’une vague de cha­leur sur­vient. « Il faut à la fois com­bler une par­tie des trous des plans pré­cé­dents et mettre en place de nou­veaux dis­po­si­tifs », a décla­ré Christophe Béchu au micro de franceinfo.

« Anticiper les risques »

Pour le gou­ver­ne­ment, il faut désor­mais « anti­ci­per les risques ». Le plan s'articule autour de quatre axes : la limi­ta­tion des impacts sur la vie quo­ti­dienne des Français·es, l'assurance de la conti­nui­té des ser­vices publics essen­tiels et de la vie éco­no­mique ain­si que la pro­tec­tion des milieux et des res­sources natu­relles. Il y a urgence : « ces vagues de cha­leur s’intensifient et seront deux fois plus nom­breuses d’ici trente ans », a aler­té le ministre de la Transition éco­lo­gique qui a sur­tout détaillé des mesures s'adressant à la population.

Elles consistent sur­tout à de grands efforts de com­mu­ni­ca­tion, « sur les tra­vaux réa­li­sables dans les loge­ments », « sur les com­por­te­ments à adop­ter » chez soi, sur « les bons gestes à adop­ter pour les déten­teurs d’animaux » et « les réflexes de pré­ven­tion sur le risque de noyade ». 

Recenser les publics vulnérables

Le ministre a aus­si poin­té le faible taux d’inscription des per­sonnes à risque sur les registres com­mu­naux. Afin de mieux pro­té­ger les publics vul­né­rables comme les per­sonnes en situa­tion de han­di­cap ou les per­sonnes âgées, le gou­ver­ne­ment les incite à s’inscrire sur ces registres, ce qui per­met­tra aux mai­ries de les appe­ler régu­liè­re­ment en cas de cani­cule pour s’assurer de leur état de san­té. Pour tou­cher ces publics, le gou­ver­ne­ment entend mobi­li­ser les 32.000 jeunes en Service natio­nal uni­ver­sel (SNU) pour pro­cé­der aux ins­crip­tions. Une expé­ri­men­ta­tion avec La Poste a aus­si été annon­cée. « Les fac­teurs vont faire en sorte d’aller dépo­ser des flyers et don­ner des infor­ma­tions », a détaillé le ministre.

Il a éga­le­ment indi­qué que le minis­tère des Solidarités, de l’autonomie et des per­sonnes han­di­ca­pées « va sai­sir les juges de tutelle et les man­da­taires judi­ciaires dans le but de mener des actions de sen­si­bi­li­sa­tion » afin d’« inci­ter les cura­teurs et les tuteurs à por­ter une atten­tion par­ti­cu­lière aux per­sonnes béné­fi­ciant d’une mesure de pro­tec­tion et iso­lées et veiller à leur ins­crip­tion dans les registres com­mu­naux ».

Lire aus­si I Canicule : les fortes cha­leurs sont plus dan­ge­reuses pour les femmes

Autre nou­veau­té : le dis­po­si­tif d’alerte et d’information des popu­la­tions FR-​Alert, déployé sur le ter­ri­toire natio­nal depuis fin juin 2022 afin de pré­ve­nir en temps réel toute per­sonne déten­trice d’un télé­phone por­table de sa pré­sence dans une zone de dan­ger, « inté­gre­ra les risques asso­ciés aux vagues de cha­leur ». « Un SMS avec les bons com­por­te­ments sera envoyé aux habi­tants des ter­ri­toires concer­nés », a indi­qué Christophe Béchu à franceinfo.

La clim à l’école ? 

En matière d’urbanisme, le gou­ver­ne­ment veut mettre en place un « recen­se­ment des îlots de fraî­cheur et des fon­taines publiques dans les com­munes ». La liste réa­li­sée par les pré­fec­tures sera ensuite com­mu­ni­quée au grand public. Le ministre a aus­si annon­cé qu’« un contrôle de la tem­pé­ra­ture des salles de classe dans les éta­blis­se­ments sco­laires » sera aus­si réa­li­sé tous les ans dans chaque aca­dé­mie. L'objectif est de lut­ter contre l’inconfort ther­mique des bâti­ments sco­laires, qui peuvent par­fois géné­rer des reports d’examens.

Le ministre n'exclut d'ailleurs pas l'installation de la cli­ma­ti­sa­tion dans les éta­blis­se­ments sco­laires en dépit de son impact envi­ron­ne­men­tal. « Je n'exclus rien. L'enjeu, c'est la pré­ser­va­tion des plus fra­giles. S'il s'agit de pré­ser­ver un espace par école pour que quand on a des épi­sodes de cha­leur, on puisse faire en sorte de pré­ser­ver les plus fra­giles, il faut qu'on uti­lise tous les moyens à notre dis­po­si­tion », a‑t-​il justifié.

Le trans­ports d’animaux inter­dit de 13h à 18h 

L’une des mesures du plan concerne éga­le­ment les trans­ports avec la dif­fu­sion de mes­sages de pré­ven­tion en cas de fortes cha­leurs. Dans les gares, les aéro­ports et sur les réseaux rou­tiers, les voyageur·euses seront ain­si informé·es des risques sani­taires, mais aus­si des bons gestes à adopter.

Plusieurs mesures ont aus­si été annon­cées à des­ti­na­tion des entre­prises : un guide leur sera dif­fu­sé dans le but d’« amé­lio­rer la tem­pé­ra­ture dans les bureaux » et des contrôles de l’inspection du tra­vail seront aus­si ren­for­cés pour « accom­pa­gner les entre­prises dans la prise en compte du risque de cha­leur » au sein des locaux. Le trans­port d’animaux sera aus­si inter­dit de 13 heures à 18 heures durant les périodes caniculaires. 

Une vague de cha­leur peut être annon­cée par Météo France une semaine avant son arri­vée. Une pré­vi­sion qui pour­rait donc per­mettre d’« amé­na­ger les horaires de manière à évi­ter d'exposer la vie des ouvriers qui tra­vaillent sur les chan­tiers ». Dans ce cadre, les chan­tiers pour­raient donc com­men­cer plus tôt le matin ou finir plus tard le soir. Des heures où les tem­pé­ra­tures sont plus fraîches et moins dif­fi­ciles à supporter. 

Protection de l'environnement

En ce qui concerne la pro­tec­tion des milieux et des res­sources natu­relles, rien n’est détaillé pour l'heure dans le plan d’anticipation du gou­ver­ne­ment. Sur fran­cein­fo, Christophe Béchu n'a par­lé que de la ges­tion de l'eau, alors que de nom­breuses pré­fec­tures ont déjà pris des mesures de limi­ta­tion de l’usage de l’eau.

Le ministre a écar­té l'hypothèse d'un élar­gis­se­ment de ces limi­ta­tions à tout le ter­ri­toire. « Ma consigne depuis le début du mois de février est de dire aux pré­fets “N’ayez pas la main qui tremble”, je conti­nue à le dire aujourd’hui », a seule­ment affir­mé le ministre. 

La semaine pro­chaine, le ministre dévoi­le­ra d’ailleurs les chiffres du rem­plis­sage des nappes phréa­tiques au 1er juin. Fin avril, le Bureau de recherches géo­lo­giques et minières (BRGM) annon­cé que 75 % des nappes phréa­tiques avaient un très faible niveau d’eau en France. 

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