Anna, 37 ans, a connu le métier de prof sous toutes les coutures. Pour le meilleur et pour le pire. Mais encore jamais sous l’angle de la crise sanitaire. Une grande première pour cette enseignante dans un collège rural audois.

« J’ai fait une prépa littéraire à Montpellier et j’ai eu un coup de foudre pour l’histoire-géo. Après mon capes, comme beaucoup de jeunes profs, j’ai été parachutée là où personne ne veut aller : dans une ZEP de l’académie de Créteil. Première claque… Quand on est enseignant, on est un peu scolaire. On fait ce métier par vocation, parce qu’on a envie de transmettre. Pour moi, cet idéal a été quelque peu malmené au départ. Le climat, l’urbanisme, tout était assez violent. L’épreuve du feu, en somme. Mais c’était aussi très positif. Les équipes sont jeunes, l’ambiance sympa et dynamique. Il y a beaucoup d’entrain et d’initiatives pour sortir les élèves, leur faire découvrir d’autres horizons.
J’ai rencontré mon mari à cette époque, en salle des profs. Et puis il y a plein d’élèves en demande, très attachants. Quand la mayonnaise prend, on a vraiment le sentiment de faire un métier très humain. Je suis restée trois ans à Créteil et je n’ai jamais reçu autant de cadeaux que quand j’en suis partie. Dans ces quartiers populaires, l’école est quand[…]