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A la marche blanche des infirmier.ères scolaires le 23 mai à Paris © Capture d'écran d'une vidéo publiée par l'UNSA EDUC Créteil sur Twitter

Les infir­mières sco­laires mani­festent pour récla­mer 15.000 recru­te­ments et une reva­lo­ri­sa­tion de leurs salaires

A l'appel des syn­di­cats, des cen­taines d'infirmières sco­laires venues de toute la France ont par­ti­ci­pé à une marche blanche mar­di dans Paris pour pro­tes­ter contre la crise de leur pro­fes­sion, en sous-​effectif chro­nique et peu valo­ri­sée, qui rend leur quo­ti­dien très difficile.

« Sauver la san­té à l'école. » C'est le mot d'ordre du SNICS-​FSU, le Syndicat natio­nal des infirmier·ères conseiller·ères de san­té qui appe­lait, avec l'autre syn­di­cat de la pro­fes­sion des infir­mières sco­laires, le SNIES-​UNSA, à une marche blanche mar­di 23 mai à Paris. Plusieurs cen­taines de ces infir­mières qui inter­viennent dans les éta­blis­se­ments sco­laires – de la pri­maire au lycée – et venues de tout le pays s'étaient don­né rendez-​vous devant le Sénat à 13h pour démar­rer la manifestation. 

« Marche blanche, colère noire », pouvait-​on lire sur les tweets résu­mant les rai­sons de leur mobi­li­sa­tion : recru­te­ment, reva­lo­ri­sa­tion des salaires, recon­nais­sance et res­pect des infir­mières de l'Éducation natio­nale sont exigés.

Dans un contexte post-​pandémie miné par l'explosion de pro­blèmes de san­té men­tale chez les mineur·es, le SNICS-​FSU dénonce un sous-​effectif chro­nique : « Chaque année, les infir­mières du ser­vice public d’éducation réa­lisent 18 mil­lions de consul­ta­tions à la demande, écrit-​il sur son site. Laissés à moyen contant, confron­tés à une explo­sion des demandes, les 7816 emplois infir­miers sont loin de per­mettre une réponse à la hau­teur des besoins et enjeux. » Une situa­tion qui entraîne « une souf­france au tra­vail gran­dis­sante ».

Dans le concret, la plu­part des infirmier·ères sco­laires découpent leur semaine de tra­vail en plu­sieurs éta­blis­se­ments, pas­sant le lun­di dans un col­lège et le mar­di dans une école pri­maire par exemple. Ainsi, en 2018, un rap­port de la Cour des comptes cité par un récent rap­port du dépu­té Renaissance Robin Reda cal­cu­lait que le nombre moyen d'élèves par équi­valent temps plein (ETP) d'infirmier·ères était de 1 303, avec de fortes dis­pa­ri­tés démo­gra­phiques : 680 dans le Cantal à… Plus de 2 000 à Mayotte. De leur côté, les syn­di­cats demandent donc la créa­tion de plus de 15.000 postes d'infirmier·ères sco­laires « per­met­tant de répondre aux besoins des élèves et de l'ensemble de la com­mu­nau­té édu­ca­tive ». Car en atten­dant, « chaque heure, les infir­mières témoignent de la dégra­da­tion mas­sive de la san­té à l'Ecole et de leurs condi­tions de tra­vail, de l'alourdissement de leur charge de tra­vail. »

Maisons des ado­les­cents saturées

Présenté le 11 mai à l'Assemblée natio­nale, le rap­port d'information du dépu­té de l'Essonne pointe un épui­se­ment géné­ral des professionnel·les de san­té au contact avec les mineur·es, faute d'effectif : « La dif­fi­cul­té que ren­contrent aujourd’hui les pro­fes­sion­nels de la san­té sco­laire pro­vient de la satu­ra­tion des mai­sons des ado­les­cents, comme des centres médico-​psychologiques par ailleurs. » Conséquence : les infirmier·ères sco­laires suivent des enfants en souf­france psy­chique sans que cela soit leur spé­cia­li­té. Et la ques­tion des infirmier·ères sco­laires n'est rien com­pa­rée à celle des méde­cins sco­laires : « En dix ans, le nombre de méde­cins sco­laires a chu­té de 20 %. En 2023, il y aurait envi­ron 900 méde­cins sco­laires pour 60 000 éta­blis­se­ments et plus de 12 mil­lions d’élèves », détaille Le Monde.

Pour mener à bien les recru­te­ments néces­saires, les syn­di­cats demandent des reva­lo­ri­sa­tions sala­riales sub­stan­tielles, de l'ordre de 500€ par mois et un ver­se­ment de primes et d'indemnités. Mais aus­si la « recon­nais­sance de leur exer­cice comme une spé­cia­li­té infir­mière auto­nome et res­pon­sable par la mise en place d'une for­ma­tion sta­tu­taire sanc­tion­née par un diplôme de niveau 7 et l'ouverture d'une filière de recherche ».

Lors de la pré­sen­ta­tion dans l'hémicycle du rap­port du dépu­té Reda, le ministre de l’Education natio­nale Pap Ndiaye a recon­nu une situa­tion « pas satis­fai­sante » et a plai­sé pour une « refonte du sys­tème de san­té sco­laire », pré­cise Le Monde

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