Pour la première fois, l'ex-compagne de Julien Bayou évoquée par Sandrine Rousseau dans l'émission C à Vous, s'exprime dans les colonnes de Reporterre sur les accusations de « violences psychologiques » émises contre l'écologiste.
Agathe1, l'ex-compagne de Julien Bayou évoquée par Sandrine Rousseau il y a quelques semaines, lors de l'émission C à Vous, prend pour la première fois la parole, dans un article publié le 25 octobre par le média Reporterre, concernant les accusations de « violences psychologiques », dont l'homme politique fait l'objet.
La jeune femme, qui affirme avoir commencé à fréquenter l'ex-secrétaire national d'EELV en 2017, assure qu'au cours de leur relation ce dernier « jouait avec [sa] mémoire, sur ce qu'il [lui] disait, sur ce qu'[elle] avai[t] entendu » et qu'elle avait commencé à « douter » de ses souvenirs à elle et de sa réalité. En s'ouvrant à lui, elle se serait heurtée, selon son récit fait à Reporterre, à de la froideur, une absence de réponse et un manque d'empathie. En 2021, au cours des élections régionales, Agathe affirme avoir découvert, sur le site internet de campagne du député, le nom d'un homme qui l'avait violée parmi ses soutiens. Selon elle, l'écologiste lui aurait dit qu'il avait « oublié d'enlever le nom » et aurait refusé d'écrire à cet homme pour lui dire qu'il ne voulait plus de son soutien. Auprès de Reporterre, Agathe s'étonne qu'il ait pu oublier « une chose pareille » et qu'il n'ait pas « vérifié ». Selon elle, il s'agit de « faux oublis », participant à des « violences psychologiques », commente la psychologue de cette dernière auprès du média. Agathe a confirmé avoir réalisé deux tentatives de suicide, en avril et juin 2022.
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Reporterre s'est également entretenu avec deux autres ex-compagnes de Julien Bayou. Jeanne1, qui s'est investie auprès du parti EELV, affirme que l'homme politique l'a trompée au cours de leur relation et dénonce un mélange dans « le travail et les sentiments ». Cela l'aurait empêchée de le quitter car elle avait « peur de devenir une paria chez les Verts, d’être blacklistée » et de « perdre tout ce pour quoi [elle] avai[t] travaillé ces dernières années passées dans son ombre à écrire les recours et soutenir ses campagnes ». Claire1, une jeune femme que Julien Bayou a embrassé devant Jeanne et avec qui il a ensuite entamé une relation, ne parle pas, elle, de « violences psychologiques ». À son sujet, la journaliste évoque une « emprise sentimentale ». Elle raconte que lorsqu'elle aurait essayé de clarifier leur relation, il aurait confié « avoir peur de l'abandon suite à la mort de sa mère ».
Julien Bayou conteste les accusations
Plusieurs femmes également interrogées par Reporterre, comme Julie1 et Sophie1, qui ont été en relation avec Julien Bayou, assurent n'avoir jamais été humiliées, sous emprise ou victimes de violences psychologiques. « Tous les hommes politiques sont comme ça car, pour réussir en politique, il faut avoir une faille narcissique très forte. Ils ont tous à un moment fait des choses un peu limites. Julien Bayou n’est pas pire qu’un autre. Est-ce qu’on n’est pas en train de lui faire le procès qu’on pourrait faire à tous ceux qui occupent ce genre de fonction ? », s'interroge l'une d'elles auprès du site.
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Julien Bayou, qui n'a pas souhaité répondre aux questions de Reporterre, a démissionné fin septembre de son poste de secrétaire national d'EELV. Dans un communiqué, puis dans une interview au Monde et sur C à Vous, il a contesté les faits de violences psychologiques qui lui sont reprochés. « Il n’y a pas d’accusation, je ne peux pas m’en défendre, et pourtant je suis présumé coupable. Mes accusatrices disent elles-mêmes qu’il n’y a rien de répréhensible », a affirmé l'écologiste au journal du soir. Concernant sa relation avec Agathe, il a soutenu qu'il n'y avait pas de « faits identifiables » définissant des violences psychologiques. Avant d'ajouter : « Il s’agit d’une rupture très douloureuse avec des souffrances partagées. Je ne suis pas l’auteur intentionnel des souffrances, réelles, de mon ex-compagne. »