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© Aziz Acharki / Unsplash

Révision du code de la famille au Maroc : quels espoirs pour les droits des femmes ?

La Moudawana, le code de la famille maro­cain, n’a pas été réfor­mée depuis vingt ans. Les asso­cia­tions fémi­nistes du pays espèrent voir se déga­ger des avan­cées réelles grâce à cette nou­velle révision.

La réforme de la Moudawana de 2004 avait pro­pul­sé l’égalité femmes-​hommes au pre­mier plan du début du règne du sou­ve­rain Mohammed VI, actuel roi du Maroc. Vingt ans plus tard, les fémi­nistes conti­nuent à poin­ter du doigt les lacunes de cette réforme qui – bien qu’elle ait libé­ré les femmes maro­caines de leur tutelle mas­cu­line – n’est pas par­ve­nue à se défaire du sta­tu quo, selon l’analyse du jour­nal Le Monde. “Il m’avait tou­jours sem­blé que révi­ser ce code, pré­sen­té comme sacré, était un rêve impos­sible à réa­li­ser. Certains nous trai­taient de mécréantes. C’était une avan­cée majeure, nous étions eupho­riques. Même si sur cer­taines reven­di­ca­tions, la réforme n’allait pas assez loin”, explique au quo­ti­dien Nouzha Skalli, mili­tante fémi­niste et femme poli­tique marocaine. 

Beaucoup d’espoirs reposent dès lors sur cette nou­velle révi­sion de la Moudawana com­man­dée au gou­ver­ne­ment par le roi Mohammed VI le 26 sep­tembre der­nier. Ses ministres ont désor­mais six mois pour pro­po­ser des amen­de­ments à un code de la famille tiraillé entre les franges les plus conser­va­trices du pays et les asso­cia­tions fémi­nistes déter­mi­nées à faire de cette réforme un moment déci­sif pour la défense des droits des femmes au Maroc. Parmi les enjeux cris­tal­li­sés par cette révi­sion du code de la famille, on retrouve par exemple l’égalité dans l’héritage (une femme reçoit actuel­le­ment moi­tié moins qu’un homme) et l’égalité des droits paren­taux (la tutelle légale revient encore auto­ma­ti­que­ment au père). Cette nou­velle réforme devra, comme la pré­cé­dente, res­pec­ter les limites des textes cora­niques for­mels. Or, comme le rap­pelle, Nouzha Skilla dans Le Monde, “les dis­po­si­tions les plus dis­cri­mi­na­toires, qui pou­vaient trou­ver leur légi­ti­mi­té dans une socié­té patriar­cale des pre­miers siècles de l’islam, ne figurent pas dans le Coran”. Galvanisé·es par cette nou­velle révi­sion, les défenseur·euses des droits des femmes espèrent y voir reflé­tée l’évolution de la socié­té marocaine. 

Lire aus­si I Maroc : les mères réclament des droits

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