La plainte pour viol a été déposée par Sand Van Roy à l’encontre de Luc Besson devant le tribunal de Bruges en avril, avant le non-lieu rendu en appel à Paris le 24 mai.
« Ma seule motivation est d'obtenir justice. » L’actrice belgo-néerlandaise a porté plainte pour viol, courant avril, devant le tribunal de Bruges (Nord-ouest) contre le réalisateur et producteur français, Luc Besson, a rapporté lundi 6 juin, la chaîne privée flamande VTM ainsi que le quotidien Het Laatste Nieuws. Sur Twitter, Sand Van Roy a confirmé l’information précisant avoir « porté plainte en Belgique parce qu’[elle] n’a pas eu le droit à un procès équitable en France ». Le 24 mai dernier, la cour d’appel de Paris avait confirmé l’ordonnance de non-lieu en faveur du cinéaste de 63 ans. Une décision conforme à ce qu’avait requis le parquet général de Paris en avril.
Ce serait donc à ce moment que l’actrice de 34 ans aurait décidé de porter plainte en Belgique. « Nous estimons que l’enquête en France n’a pas été une véritable enquête, on n’a pas fait ce qu’il faut faire », a indiqué l’avocat belge de Sand Van Roy, Me Van Cauter auprès de l’Agence France-Presse.
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À l’origine de cette affaire emblématique de l’ère #MeToo, il y a la première plainte pour viol déposée en France par la comédienne, le 18 mai 2018, contre l’influent cinéaste, quelques heures après un rendez-vous avec lui dans un palace parisien. De ce rendez-vous, les protagonistes ont donné deux versions : d’après Sand Van Roy, une pénétration anale digitale imposée puis un évanouissement, malgré de multiples injonctions à arrêter. Pour Luc Besson, un rapport vaginal consenti empreint, selon lui, de « douceur ».
Deux mois plus tard, l’actrice avait dénoncé dans une seconde plainte d’autres viols et agressions sexuelles, commis entre 2016 et 2018 au cours, selon elle, de deux années d’une « relation d’emprise professionnelle » sous menaces de « rétorsion sur sa carrière d’actrice ». De son côté, Luc Besson a constamment rejeté les accusations et assuré que le rapport était consenti.
Une audience prévue en septembre
Si en France, c’est désormais à la Cour de cassation de se prononcer sur l’affaire, en Belgique, un juge d’instruction a été saisi de l’enquête. Une audience à huis clos est d’ores et déjà prévue en septembre prochain devant la chambre du conseil pour décider des suites à donner. Selon une porte-parole du parquet jointe par l’AFP, pour l’heure, Luc Besson n’a pas été entendu par la justice belge.
Son avocat parisien a, lui, qualifié la saisie d’un juge belge « d’opération de diversion » de la partie adverse ajoutant que « sept magistrats français différents, juges et parquetiers, toutes des femmes, ont examiné ces accusations et ont toutes considéré que M. Besson était innocent et que l’enquête pénale avait été approfondie ».