Le non-lieu en faveur du réalisateur et producteur Luc Besson a été confirmé, ce mardi 24 mai, par la cour d’appel de Paris concernant les accusations de viols portées par l’actrice belgo-néerlandaise, Sand Van Roy. L’avocat de cette dernière a annoncé un pourvoi en cassation.
La justice a tranché une nouvelle fois en faveur de Luc Besson. La cour d’appel de Paris a confirmé, ce mardi 24 mai, l’ordonnance de non-lieu en faveur du producteur et réalisateur de 63 ans. Il est accusé de viols par l’actrice belgo-néerlandaise, Sand Van Roy, depuis mai 2018.
« La cour a confirmé l’innocence de mon client. Une dizaine d’initiatives procédurales de Mme Van Roy se sont toutes conclues de la même manière. Luc Besson regrette ces quatre années perdues », a déclaré ce matin à l’AFP, l’avocat du cinéaste, Me Thierry Marembert, ajoutant que « le dossier établit suffisamment que Mme Sand Van Roy a consenti à la relation qu’elle entretenait avec M. Besson ». L’un des deux avocats de la plaignante, Me Antoine Gitton a, de son côté, dénoncé, auprès de l’AFP un « simulacre de justice de petite vertu » et annoncé un « pourvoi en cassation » contre cette décision.
La cour d'appel a suivi les réquisitions du ministère public
La cour d'appel de Paris a examiné, le 19 avril, le recours de l’actrice contre l’abandon des poursuites dont avait bénéficié, le 9 décembre 2021, le cinéaste et producteur français. Un abandon justifié à l’époque par « l’absence de tout élément matériel venant étayer les déclarations » de la plaignante âgée de 34 ans. La cour d’appel a suivi, ce mardi matin, les réquisitions du ministère public, favorable de nouveau à la confirmation du non-lieu en faveur de Luc Besson.
Sand Van Roy conteste depuis le début la procédure menée par la justice française, dans laquelle Luc Besson n’a pas été mis en examen mais seulement placé sous le statut moins incriminant de « témoin assisté », le 25 janvier 2021, à l’issue d’une longue audition. « Je regrette d’avoir porté plainte, ce pays ne protège pas les victimes de gens connus », avait-elle déclaré dans un documentaire diffusé mi-novembre sur France 2.
Une première plainte en 2018
À l’origine de cette affaire emblématique de l’ère #MeToo, il y a la première plainte pour viol déposée par la comédienne, le 18 mai 2018, contre l’influent cinéaste, quelques heures après un rendez-vous avec lui dans un palace parisien. De ce rendez-vous, les protagonistes ont donné deux versions : d’après Sand Van Roy, une pénétration anale digitale imposée puis un évanouissement, malgré de multiples injonctions à arrêter. Pour Luc Besson, un rapport vaginal consenti empreint, selon lui, de « douceur ». Deux mois plus tard, l’actrice avait dénoncé dans une seconde plainte d’autres viols et agressions sexuelles, commis entre 2016 et 2018 au cours, selon elle, de deux années d’une « relation d’emprise professionnelle » sous menaces de « rétorsion sur sa carrière d’actrice ».
À la suite de ces plaintes, Luc Besson et Sand Van Roy avaient été confronté·es une seule fois, en décembre 2018, dans les locaux de la police judiciaire, dans le cadre d’une enquête préliminaire. « On a à peine pu poser des questions, on n’a pas pu poser de questions sur mes blessures intimes, et aucune question difficile n’a été posée à Luc Besson », avait critiqué Mme Van Roy à l’époque. Ses plaintes avaient ensuite été classées sans suite en février 2019 par le parquet de Paris, qui estimait n’avoir pu « caractériser l’infraction dénoncée ».
D’autres témoignages
L’actrice avait alors déposé une troisième plainte, cette fois avec constitution de partie civile et obtenu l’ouverture d’une information judiciaire en octobre 2019 pour « viols ». Au cours de cette instruction, aucune confrontation n’a, cette fois, été organisée entre les deux parties. En octobre 2019, Luc Besson avait indiqué dans un entretien à BFM-TV qu’il « [regrettait ] d’avoir eu une relation avec cette jeune fille alors qu’effectivement il y avait un rapport de subordination ».
Devant la justice, au moins trois femmes ont évoqué des faits allant de « bisous dans le cou » jusqu’à la « tentative de viol », tous contestés par Luc Besson. Huit femmes avaient également témoigné en 2018 auprès de Mediapart de gestes déplacés ou d’agressions sexuelles, souvent prescrits, de la part du réalisateur.